Pour avoir souvent placardé les intégristes musulmans, j’ai essayé au cours de cet écrit de montrer le corollaire américain de l’ignorance et du mauvais emploi de Dieu.
G.W. Bush est un alcoolique élu in extrémis sur le nom de son père isolationniste. Le 11 septembre 2001 il n’a visiblement rien compris. Face à un évènement aussi violent et exceptionnel, il lui fallait réagir. Le 11 septembre, constitue-t-il réellement une rupture dans la politique des Etats-Unis ?
Cet évènement a permis l’expression d’une nouvelle caste politicienne jusque là dans l’ombre : Les néo conservateurs (néo-cons), mais aussi les chrétiens évangéliques, instrumentalisés depuis Reagan ) : « les born again ».
« Nous prenons l’engagement de vaincre le terrorisme à travers le monde…et de remodeler le Moyen-Orient pour que la région cesse d’être le foyer du terrorisme, de l’extrémisme, de l’anti-américanisme et des armes de destruction massive. » Premier mensonge et manipulation de l’opinion publique dû au courant influent néo-cons, lui-même intégré dans la « droite » américaine incarnée depuis Reagan par le Parti républicain. Depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de G.W. Bush, ils travaillent aux côtés des « Born Again ». Ces deux courants détiennent alors des postes clés.
L’histoire des « Born Again » et des « néo-cons » permet de comprendre comment ils sont parvenus à se faire entendre toujours plus, Israël représentant le point d’accord et de mise en pratique le plus évident de leurs idées. La droite chrétienne («religious right» ou « Christian right »), elle-même traversée de multiples tendances, est composée de croyants qui partagent la conviction que la Bible qui est « source de toute chose » et qui considèrent avoir connu un réveil salvateur les ramenant sur le chemin de la Foi. Cette droite protestante commença par contester la théorie darwinienne de l’évolution, à leurs yeux « impie », considérant que l’homme a réellement été créé par Dieu. Cette droite lutte contre le communisme athée, dans les années 1950, puis en réaction aux avancées libérales de la décennie suivante lutte contre les noirs, les homosexuels, les féministes. Aujourd’hui, cette mouvance concerne près d’un tiers des citoyens américains. Il n’est donc pas étonnant de voir que tous les présidents des Etats-Unis depuis Jimmy Carter en relèvent - ou du moins - se disent profondément religieux. Il s’agit de faire de l’Amérique le phare de l’humanité afin de la guider vers le royaume de Dieu.
Le véritable tournant a été l’arrivée au pouvoir de George W. Bush, qui seul a mis en œuvre des programmes issus de la droite religieuse et s’est entouré de quelques-uns de ses membres comme John Ashcroft (ministre de la Justice de 2000 à 2005). « W B» n’hésite pas à rappeler que « Jésus l’a sauvé » de sa dépendance à l’alcool, John Ashcroft, l’homme est convaincu que « nous avons Jésus pour roi », Ralph Reed, alors conseiller à la Maison-Blanche et directeur de la campagne de 2004, déclare que l’islam était « la religion du diabolique et mauvaise ».
Arrivés bien plus récemment en politique les « néo conservateurs », revinrent en force à la fin des années 1990. Ils disposaient alors de puissants relais, de l’appui de certains médias pour rallier à leur cause la population) comme le Weekly Standard et le Washington Times, etc. Ces néocons alliés aux born again ont une stratégie qui vise, aujourd’hui plus que jamais, le Moyen-Orient : l’exceptionnalisme, la sécurité et l’unilatéralisme.
- Jouant sur une sémantique qui rappelle étrangement celle du Coran, l’idéalisme américain appelé « exceptionnalisme » se fonde sur la mémoire de l’arrivée des premiers colons « peuple élu » arrivé sur les Terres promises de Dieu pour y accomplir Sa volonté par l’application de la morale et de la démocratie. Ce messianisme est très ancré dans l’imaginaire collectif et se transpose à merveille à la politique étrangère des Etats-Unis. Peu importe alors la communauté internationale, les alliés et les autres, puisque seuls les Américains disposent de cette légitimité divine. Cette référence sert alors de grille de lecture officielle de la situation actuelle au Moyen-Orient, nombre de dirigeants arabes se trouvant comparés à Hitler ou à Satan. Ainsi, les discours de Bush sont-ils marqués par cette idée, comme en témoigne la récurrence des expressions « grande nation » et à « nation exceptionnelle ».
- La quête de la sécurité absolue, d’autre part, interdit toute diplomatie ce qui amène au recours systématique à la force, « au cas où ». Toute menace potentielle est digne d’intérêt et, chacune étant regardée à la loupe, l’effet grossissant est tel que, en un cercle vicieux, le « sentiment » d’insécurité s’accroît sans que le danger soit nécessairement réel. C’est un des éléments qui permet d’expliquer pourquoi une majorité d’Américains ont longtemps cru qu’il existait un lien entre Saddam Hussein et Al Qaïda. « au cas où » principe du moindre risque. L’irrationnel apparaît à son plus haut niveau. George W. Bush déclarait ainsi : « Nous traiterons cette menace terroriste aujourd’hui avec notre Army, notre Air Force, notre Navy, nos Cost Guards et nos Marines, pour que nous n’ayons pas à la traiter plus tard avec une armées de pompiers, de policiers et de médecin dans les rues de nos villes. »
- L’unilatéralisme, enfin, constitue le troisième volet de l’idéologie néo conservatrice. « II faut que la mission détermine la coalition et non que la coalition détermine la mission », déclarait Donald Rumsfeld en février 2002. La mission est la même qu’en politique intérieure et consiste à promouvoir les valeurs fondamentales que sont la famille, la religion ou l’économie libérale. Dès lors, l’unilatéralisme de Washington n’est pas isolationniste. Au contraire. Leur critique des institutions internationales est marquée par cette volonté non pas de se replier sur soi, mais d’agir conformément à leurs seuls idéaux et méthodes. Pour eux le leadership américain est à la fois bon pour l’Amérique et le monde .
Le 11 septembre 2001 fut l’occasion de saisir cette « opportunité » pour appliquer leurs idées préexistantes concernant le Moyen-Orient. Ce jour a changé le Président, et du même coup l’orientation de sa politique étrangère. Il s’expliqua le drame à la lumière de la Bible, l’assimilant à une attaque venue du Ciel qui, en démolissant les tours orgueilleuses du temple matérialiste international, voulait rappeler à la mémoire des hommes la destruction de la tour de Babel, édifiée aux temps bibliques par des pécheurs désireux d’instaurer un gouvernement mondial sans Dieu. Il s’agissait là d’une punition divine à l’encontre des Américains athées et donc immoraux (discours proche de celui des islamistes d’Al Qaida). Là encore, le discours est porteur : il donne une explication facile à comprendre, évite aux croyants de se poser toutes sortes de questions, livre un responsable et renforce la foi des fidèles ressoudés par l’épreuve. La rhétorique du Bien contre le Mal n’est pas nouvelle, Ben Laden lui-même l’utilise. « On ne battra Saddam et Ben Laden que si l’on combat au nom de Jésus. » Quant à l’amalgame entre Ben Laden et le dirigeant irakien, il est la suite logique de la diabolisation de Saddam, omniprésente depuis les années 1990 dans les médias en général. Le lien est donc immédiat dans l’esprit de bon nombre d’Américains. Le permis de détruire est délivré par Dieu.
Le président des USA et son équipe ont changé. Mais le peuple qui a voté pour le martyr de l’Irak n’a pas changé. Les vieux démons non plus. Le monde arabe a encore beaucoup à craindre de ce fanatisme meurtrier…au nom de DIEU.
Bien à Vous. MALI