mardi 23 juin 2009

Islam et violence

Chers amis (es),

Je constate que la poésie ne suscite pas de commentaires : plusieurs hypothèses :
- elle est mal écrite et ne suscite aucune émotion,
- Les lecteurs (trices) ne sont pas sensibles à cet art
- Elle est tellement évoluée que l’on reste bouche bée. Ceci étant bien sûr de l’humour provocateur.
Je vais donc arrêter de publier la poésie sur ce blog pour me cantonner à la philo, religion, politique, sociologie et autre science non pas vraiment scientifique.

Je vais essayer d’aborder, ce jour, un sujet sensible qui hante les européens (quelle que soit leur religion) : L’Islam est elle une religion violente ?

Une polémique s’était constituée il y environ un an propulsée par les propos du Pape Benoît XVI. Ce pape allemand citant Manuel II Paléologue, dit que Mahomet (Mouhammad saaws) a propagé sa foi par l'épée, la violence, le terrorisme et le crime.
Certes, le Prophète a propagé l’Islam, selon les circonstances, par la Parole, par l'Exemple et aussi par l'Epée. Mais l’Occident réduit l'islam à la violence et laisse entendre que cette violence lui était consubstantielle, parce que la raison lui était étrangère. C’est dire que l’Islam contiendrait par essence, de part même de son existence, de la violence.

Bien entendu ceci révèle une ignorance des valeurs spirituelles que l'Islam a appor­tées aux peuples qui l'ont embrassé, com­me de la grandeur des siècles où Islam a rimé avec liberté de conscience de recherche et d’expérimentation scientifique voire de libertinage. Les textes sont toujours interprétés. La violence, de l'Inquisition, de la conquête des Amériques et ses millions de morts, n'est pas inscrite dans les Evangiles, mais elle a eu lieu et a été justifiée par une interprétation tendancieuse de ces textes. Aucun peuple n’a été plus violent que l’occident judéochrétien.

Dans le contexte historique de La Mecque, protégé par son clan, Muhammad (Mahomet SAAWS) a pu propager l'islam par la récitation du Coran et par la réponse aux interroga­tions qu'il suscitait. Il s'est trouvé directement confronté à la logique tribale de l'Arabie du VII ème siècle, où les divergences ne pouvaient être réglées que par des compromis ou par la guerre. Le monothéisme musulman ne pouvant faire l’objet de compromis polythéistes la guerre était inévitable. Le Prophète (SAAWS) a voulu tirer les Arabes d'un univers borné par les allégeances claniques et un paganisme sommaire, pour leur offrir de vastes horizons eschatologiques, spirituels et intellectuels totalement inconnus d'eux. Il a élargi leurs perspectives aux dimensions de l'histoire, celle de la Création, celle de l'Humanité, celle de la continuité des reli­gions révélées. Et il a amené chaque hom­me - et chaque femme - à se forger une conscience personnelle, par où ils deve­naient comptables devant Dieu de leurs choix individuels.

La lecture du Livre est alors libératrice, à partir de laquelle le croyant peut répondre au fondamentalisme. Le Coran s’est fait dans le temps. Il a été révélé de 610 à 632, dans des circonstances changeantes. De très nombreux versets sont littéralement descendus du ciel en réponse à des questions posées par le Pro­phète, à des attentes exprimées par ses compagnons. Il est le fruit de ce va-et-vient incessant entre interrogations montant de la terre et prescriptions descendant du ciel. Il prescrit l’amour, la science, le désir, le ciel, et la résistance (guerre ?) et plusieurs autres choses fondamentales.
Certains versets pouvant être abrogés ou « corrigés » par d'autres, le Livre est un processus vivant, par où la parole de Dieu s'est, en quelque sorte, « relue » elle-même face à des atten­tes humaines. Mais Allah écoute tout…même les Hommes.
Cependant beaucoup de versets ont du mal à être transposés au XXIe siècle. Par exemple : l'esclavage, le butin de guerre, la mise à mort des vaincus, la poly­gamie, les châtiments corporels, autant de pratiques liées à une époque révolue.
Mais pour le Coran l'universel est indissociable du particulier, le général impen­sable hors du circonstanciel. L’individu doit à chaque étape, faire la part de ce qui concerne pour toujours l'ensem­ble de l'humanité et ce qui, s'adressant en particulier aux Arabes du VII siècle, ne peut plus concerner le XXIe siècle.

Hélas, ce discours est inaudible pour neuf musulmans sur dix ! Pas si sûr. Ceux qui exigent une lecture littéraliste du Coran tentent de nous ramener à une époque où, pour un musul­man, comme pour un juif ou un chrétien d'ailleurs, l'univers était divinisé et où la vie sur terre n'avait pas de valeur intrinsè­que, n'était qu'un instant suspendu au flanc de l'Eternité.

Il a été découvert récemment (il y a une dizaine d’années) au Yémen, un Coran écrit 50 ans après la mort du Prophète (SAAWS), semble t il. Ce coran est écrit en arabe non voyellé et non pointé. Je vous laisse imaginer les interprétations entre le noun le ta et le tha…et le ba, le ya, etc etc (consonnes de l’alphabet arabe). Bref, Après 4 ans d’études les orientalistes allemands (qui ont récupéré ce document dans la poubelle du chantier de la mosquée) concluent : qu’il y a plusieurs mots dans ce Coran certes arabes mais aussi araméens, hébreux, syriaques. Qu’il n’y a pas de correspondance entre le Coran officiel tel que connu de nos jours, et le Coran trouvé. Littéralement hallucinante que cette histoire. Incroyable. Elle mérite d’être creusée. Le Saint Coran aurait il d’autres vies ?

Car chers amis, tous les musulmans ne sont pas idiots, contrairement à ce que pensent certains, beaucoup de certains. Haut soit portée la parole d’Allah…et de la Démocratie et de la Tolérance.
Que la Paix d'Allah nous accompagne.
MALI

6 commentaires:

  1. Toutes les religions monothéistes ou non ont contribué à faire comprendre à l’homme son humanisme et chacune pendant des aires et en des circonstances bien déterminées, le problème est que les messages ont été mal interprétés pour sombrer exactement dans le dit et chacun s’entêtait à prévaloir le tien au lieu de continuer sur le chemin de l’illumination qui conduirait à Dieu : NOUS, avec les seules châtiment et encouragement : Le bon vit bien et le mauvais vit mal.

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  2. Je vous mets un lien de blog qui vaut le détour. Concernant la découverte du Coran écrit 50 ans après la mort du Prophète (sAaws)c'est du costaud cette découverte. A lire
    http://www.anglesdevue.canalblog.com
    Bonne lecture.
    Bien à vous,
    Bakhta

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  3. Merci chers amis, pour vos promptes remarques judicieuses. Je suis à Tunis pour quelques jours j'ai quelques problèmes de connexion alors pardon.
    Les hommes n'interprètent jamais mal le message quel qu'il soit. C'est la propagande qui le leur dit. Souvent les hommes (et les meufs oeuf corse) ne sont pas idiots. Souvent mais.... pas toujours. Il faudrait peut être cesser de penser que les autres pensent mal. Les autres souvent ne sont pas idiots. Comme nous pouvons l'être parfois.
    Bien à vous.
    MALI

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  4. Bon voyage MALI et chacun son tour... Le mien est très proche et je vais loin loin très loin !
    A bientôt !
    Bien à vous
    Bakhta

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  5. MALI
    Si tu passes par Hammamet, tu me fais signe, peut être... , je sais d'avance que je ne vais rien comprendre, mais ! sourire ;
    Voici mon mail : engy999@voila.fr

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  6. Salut Mali :

    Désolé de te répondre si tard.
    Tu as mis beaucoup de choses à la fois dans ton post, c'est difficile de tout embrasser. Quelques points :

    - Le mot "Occident", tel qu'il est couramment utilisé, est un terme idéologique qui renvoie à une réalité difficile à cerner. Le pape ne représente pas l'Occident, ni d'ailleurs les médias français. Ce que tu cites est donc une opinion du pape. A côté de cela, coexistent en Europe des centaines d'opinions différentes. Et parmi ses positions différentes, il y a notamment les recherches et les études des sciences sociales sur l'islam, qui sont de très haute valeur.

    - Aucune religion n'est violente en soi. La question à mon sens à poser c'est celle de dire si la Tradition comporte des éléments inacceptables (ou susceptible d'être interprétés de manière inacceptable) au regard de nos valeurs actuelles. Et comment résoudre le problème dans le cas positif.

    - Après, c'est la question de l'islam politique...

    - Oui, l'établissement du texte coranique est lui-même en débat. Tu cites les recherches de Rudiger Puin (Coran du Yémen), on peut y ajouter celles de Luxenberg et de beaucoup d'autres.

    - Avec la fanatisation des masses dans le monde musulman, il est difficile de remettre quoique ce soit en cause dans le Dogme. Tu peux discuter avec un croyant éclairé mais tu es tout de suite identifié comme un ennemi de l'islam à abattre chez les fanatisés. La fanatisation des foules hypothèque par ailleurs toute ouverture démocratique. L'Algérie est un bon exemple de démocratie piégée...

    Bien à toi,

    NVS

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