samedi 27 novembre 2010

Le temps

On passe sa vie à attendre. Passer le temps. Saint Augustin qui est un peu Tunisien disait ceci il y a 1600 ans « La notion du temps, écrit-il, n'est pas un objet de notre savoir, mais une dimension de notre être…, le passé et le futur, comment sont-ils, puisque s'il s'agit du passé il n'est plus, s'il s'agit du futur il n'est pas encore ? Quant au présent, s'il était toujours présent, et ne s'en allait pas dans le passé, il ne serait plus le temps mais l'éternité… Nous ne pouvons dire en toute vérité que le temps est, sinon parce qu'il tend à ne pas être. » (XI, 14, 17). D’après mes souvenirs, Einstein a eu cette phrase : l’éternité c’est long…surtout vers la fin.
Donc chacun attend.
Voici un témoignage pour toutes celles et tous ceux qui attendent.

Patiemment je t’attends.
Je nettoie ta maison
Je nettoie mes passions
Et patient, je t’attends.

Je regrette l’absence
De bruit dans le silence
Des heures de patience
Différées en cadence.

J’imagine ton corps
Je rêve ton ivresse
J’écarte ma tristesse
Je redoute mon sort

Patiemment je t’attends.
Pressentir, présager
Moisir et fermenter
Sur le fumier du temps.

Languir sans exiger
Craindre sans te guetter
Souffrir sans m’abaisser
Durer sans demeurer.

J’aspire des moments
De câlins torrides
De caresses humides
Et d’émerveillement.

Patiemment je t’attends.
J’astique les jardins
Des sous sols féminins
Féconds et excitants.

Mon cœur se décompose
Dans un air d’eau de rose
Compter le temps qui pose
Dans le noir amaurose

Je remets à deux mains
Les gifles méritées
Sur les joues du chagrin
Des larmes ravalées.

Patiemment je t’attends…

mercredi 24 novembre 2010

MAYDAY (au secours)

CARESSES

Tel un peintre connu, je croque sur ta peau délicate
Mille volutes dodues, mille arabesques plates.
Quand la caresse est précise, quand la main se fait profonde,
Mes doigts fouillent et incisent la chair de tes lèvres fécondes.
Sur le chemin de tes vallées, dans les méandres de ton corps
Je trouve des délices cachés que je déguste et explore.
Alors, lascive et abandonnée tu t’offres et te présentes
Alors sort le râle passionné de ta gorge chaude et ardente.