jeudi 21 mai 2009

Enfance

Et mon père me disait : Allah est là haut : je levais les yeux vers le plafond et j’y voyais la frise en plâtre autour de la chaine du lustre. Dieu était donc pour moi une frise avec une chaîne qui pend afin de frapper ceux qui désobéissent. Dieu est là-haut, disait il en levant l’index. Là haut je voyais le ciel bleu et les nuages. En observant les nuages j’avais compris que Dieu pouvait prendre toutes les formes, un visage, un hanneton, un arbre, un scorpion, un cheval, un bateau, etc. Et le soir il me disait : « dors sinon Ejjnoun (les djinns) vont te manger ». Donc une fois au lit et les lumières éteintes, je voyais un Djinn à chaque angle. Et ils me parlaient, pour me dire que j’allais en enfer. Et je voyais sous mon lit des scorpions et des vipères et je criais. La bonne (femme de ménage ?) venait, elle était une jeune fille. Son visage est encore devant mes yeux. Elle me prenait dans ses bras et les djinns partaient. Et c’était bon et rassurant. Parfois c’était ma mère qui venait. En robe de chambre. Elle me procurait un massage des jambes, un gros câlin qui immédiatement faisaient sortir les Djinns de ma chambre comme un insecticide ferait sortir les mouches ou les moustiques. Elle remettait le drap sur moi et repartait après un gros gros câlin. Mais les djinns revenaient jusqu’à mon épuisement. Parfois, rarement, c’était mon père qui venait. « Le djinn c’est toi » qu’il me disait. « Je travaille demain alors arrête de nous embêter. » Alors je culpabilisais. Il fallait que je sois un enfant modèle et à aucun moment je ne devais déplaire à mes parents. Le jour je rêvais : je m’imaginais en clown, en magie, en lion. Je faisais des pâtés de sable. Il n’y avait des jouets qu’à l’Aïd. Pour moi Allah était en haut, dans la frise du plafond ou dans les nuages. Les djinns étaient dans les coins de ma chambre et les vipères sous mon lit. J’avais alors entre 4 et 5 ans d’âge.

vendredi 15 mai 2009

Au Nom de Dieu

Pour avoir souvent placardé les intégristes musulmans, j’ai essayé au cours de cet écrit de montrer le corollaire américain de l’ignorance et du mauvais emploi de Dieu.
G.W. Bush est un alcoolique élu in extrémis sur le nom de son père isolationniste. Le 11 septembre 2001 il n’a visiblement rien compris. Face à un évènement aussi violent et exceptionnel, il lui fallait réagir. Le 11 septembre, constitue-t-il réellement une rupture dans la politique des Etats-Unis ?
Cet évènement a permis l’expression d’une nouvelle caste politicienne jusque là dans l’ombre : Les néo conservateurs (néo-cons), mais aussi les chrétiens évangéliques, instrumentalisés depuis Reagan ) : « les born again ».
« Nous prenons l’engagement de vaincre le terrorisme à travers le monde…et de remodeler le Moyen-Orient pour que la région cesse d’être le foyer du terrorisme, de l’extrémisme, de l’anti-américanisme et des armes de destruction massive. » Premier mensonge et manipulation de l’opinion publique dû au courant influent néo-cons, lui-même intégré dans la « droite » américaine incarnée depuis Reagan par le Parti républicain. Depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de G.W. Bush, ils travaillent aux côtés des « Born Again ». Ces deux courants détiennent alors des postes clés.
L’histoire des « Born Again » et des « néo-cons » permet de comprendre comment ils sont parvenus à se faire entendre toujours plus, Israël représentant le point d’accord et de mise en pratique le plus évident de leurs idées. La droite chrétienne («religious right» ou « Christian right »), elle-même traversée de multiples tendances, est composée de croyants qui partagent la conviction que la Bible qui est « source de toute chose » et qui considèrent avoir connu un réveil salvateur les ramenant sur le chemin de la Foi. Cette droite protestante commença par contester la théorie darwinienne de l’évolution, à leurs yeux « impie », considérant que l’homme a réellement été créé par Dieu. Cette droite lutte contre le communisme athée, dans les années 1950, puis en réaction aux avancées libérales de la décennie suivante lutte contre les noirs, les homosexuels, les féministes. Aujourd’hui, cette mouvance concerne près d’un tiers des citoyens américains. Il n’est donc pas étonnant de voir que tous les présidents des Etats-Unis depuis Jimmy Carter en relèvent - ou du moins - se disent profondément religieux. Il s’agit de faire de l’Amérique le phare de l’humanité afin de la guider vers le royaume de Dieu.
Le véritable tournant a été l’arrivée au pouvoir de George W. Bush, qui seul a mis en œuvre des programmes issus de la droite religieuse et s’est entouré de quelques-uns de ses membres comme John Ashcroft (ministre de la Justice de 2000 à 2005). « W B» n’hésite pas à rappeler que « Jésus l’a sauvé » de sa dépendance à l’alcool, John Ashcroft, l’homme est convaincu que « nous avons Jésus pour roi », Ralph Reed, alors conseiller à la Maison-Blanche et directeur de la campagne de 2004, déclare que l’islam était « la religion du diabolique et mauvaise ».
Arrivés bien plus récemment en politique les « néo conservateurs », revinrent en force à la fin des années 1990. Ils disposaient alors de puissants relais, de l’appui de certains médias pour rallier à leur cause la population) comme le Weekly Standard et le Washington Times, etc. Ces néocons alliés aux born again ont une stratégie qui vise, aujourd’hui plus que jamais, le Moyen-Orient : l’exceptionnalisme, la sécurité et l’unilatéralisme.
- Jouant sur une sémantique qui rappelle étrangement celle du Coran, l’idéalisme américain appelé « exceptionnalisme » se fonde sur la mémoire de l’arrivée des premiers colons « peuple élu » arrivé sur les Terres promises de Dieu pour y accomplir Sa volonté par l’application de la morale et de la démocratie. Ce messianisme est très ancré dans l’imaginaire collectif et se transpose à merveille à la politique étrangère des Etats-Unis. Peu importe alors la communauté internationale, les alliés et les autres, puisque seuls les Américains disposent de cette légitimité divine. Cette référence sert alors de grille de lecture officielle de la situation actuelle au Moyen-Orient, nombre de dirigeants arabes se trouvant comparés à Hitler ou à Satan. Ainsi, les discours de Bush sont-ils marqués par cette idée, comme en témoigne la récurrence des expressions « grande nation » et à « nation exceptionnelle ».
- La quête de la sécurité absolue, d’autre part, interdit toute diplomatie ce qui amène au recours systématique à la force, « au cas où ». Toute menace potentielle est digne d’intérêt et, chacune étant regardée à la loupe, l’effet grossissant est tel que, en un cercle vicieux, le « sentiment » d’insécurité s’accroît sans que le danger soit nécessairement réel. C’est un des éléments qui permet d’expliquer pourquoi une majorité d’Américains ont longtemps cru qu’il existait un lien entre Saddam Hussein et Al Qaïda. « au cas où » principe du moindre risque. L’irrationnel apparaît à son plus haut niveau. George W. Bush déclarait ainsi : « Nous traiterons cette menace terroriste aujourd’hui avec notre Army, notre Air Force, notre Navy, nos Cost Guards et nos Marines, pour que nous n’ayons pas à la traiter plus tard avec une armées de pompiers, de policiers et de médecin dans les rues de nos villes. »
- L’unilatéralisme, enfin, constitue le troisième volet de l’idéologie néo conservatrice. « II faut que la mission détermine la coalition et non que la coalition détermine la mission », déclarait Donald Rumsfeld en février 2002. La mission est la même qu’en politique intérieure et consiste à promouvoir les valeurs fondamentales que sont la famille, la religion ou l’économie libérale. Dès lors, l’unilatéralisme de Washington n’est pas isolationniste. Au contraire. Leur critique des institutions internationales est marquée par cette volonté non pas de se replier sur soi, mais d’agir conformément à leurs seuls idéaux et méthodes. Pour eux le leadership américain est à la fois bon pour l’Amérique et le monde .
Le 11 septembre 2001 fut l’occasion de saisir cette « opportunité » pour appliquer leurs idées préexistantes concernant le Moyen-Orient. Ce jour a changé le Président, et du même coup l’orientation de sa politique étrangère. Il s’expliqua le drame à la lumière de la Bible, l’assimilant à une attaque venue du Ciel qui, en démolissant les tours orgueilleuses du temple matérialiste international, voulait rappeler à la mémoire des hommes la destruction de la tour de Babel, édifiée aux temps bibliques par des pécheurs désireux d’instaurer un gouvernement mondial sans Dieu. Il s’agissait là d’une punition divine à l’encontre des Américains athées et donc immoraux (discours proche de celui des islamistes d’Al Qaida). Là encore, le discours est porteur : il donne une explication facile à comprendre, évite aux croyants de se poser toutes sortes de questions, livre un responsable et renforce la foi des fidèles ressoudés par l’épreuve. La rhétorique du Bien contre le Mal n’est pas nouvelle, Ben Laden lui-même l’utilise. « On ne battra Saddam et Ben Laden que si l’on combat au nom de Jésus. » Quant à l’amalgame entre Ben Laden et le dirigeant irakien, il est la suite logique de la diabolisation de Saddam, omniprésente depuis les années 1990 dans les médias en général. Le lien est donc immédiat dans l’esprit de bon nombre d’Américains. Le permis de détruire est délivré par Dieu.
Le président des USA et son équipe ont changé. Mais le peuple qui a voté pour le martyr de l’Irak n’a pas changé. Les vieux démons non plus. Le monde arabe a encore beaucoup à craindre de ce fanatisme meurtrier…au nom de DIEU.
Bien à Vous. MALI

samedi 9 mai 2009

Oummi Sissi suite

Chers amis, la réalité dépasse la fiction. Téméraire m’a demandé pourquoi Oummi Sissi s’appelle ainsi. J’ai trouvé un site sur face book hilarant et délirant.

Voici la perle que Wassim a écrite 30 septembre 2008 à 20:36 :
9allek ommi siissi ta3mel fel grand ménage.(il est dit que ommi sissi fait le grand ménage)whiya fi bit essala ta3mel bel respirarateur l9at war9a b 1000 euro(en passant l’aspirateut elle trouve un billet de 1000 euros « qui n’existe pas en réalité » . 5ater 9bal blila jaw as7abha la3bou ba7theha Poker ye5i 9alet ech na3mel bihom?????(la veille des amis sont venus jouer au poker chez belle. Devant le billet elle s’est demandée ce qu’elle allait en faire)5ammet bech t7othom compte épargne wba3ed 9alet la fok 3liya mayrab7ouni chay.(Elle a pensé les mettre sur sa caisse ‘épargne pui s’est dit que cela ne lui rapporterait rien) . 5ammemt bech ta3mel bihom voyage mais l9athom ma ykaffiwech fel e5er 9alet ne5ou télé plasma 42''. (Elle a hésité à acheter un voyage mais les sous ne suffisaient pas. Elle se porta alors vers un écran plasma 42). chret el télé plasma .ye5i fe9ou biha les voisins wallaw kol marra yetsablou yjiw yretfarjou ba7theha fi émission . (Dès que ses voisins surent qu’elle a acquis un tel écran ils se précipitèrent chez elle pour jouir vue). Ommi sissi tghachet 3lihom barcha ye5i 9asset 3lihom edhawwwww.(Ommi Sissi en a eu marre se facha contre eux et coupa l’électricité). wa7keyetna taba taba wkol 3am tjina saba (Nos histoires perdurent et nous espérons une bonne récolte chaque année).
Pardon pour la traduction approximative

Et voici la version trash (Ouechtati a écrit le 5 octobre 2008 à 14:34)
En l'an 2008 Ommi sissi fait commerce de son charme. Elle trouve 5 dinars dans sa taule. Elle est contente et elle va acheter de la bière, ramener un client ou 2. Mais son chat la vole pour acheter des produits illicites. Elle lui coupe la queue et ainsi de suite il va voir le dealer ensuite le producteur le vent, nuage, soleil etc. et à la fin il meurt de overdose (le chat) parce que chaque élément qu 'il va voir lui fournit une drogue plus forte. Quand à Ommi Sissi elle a trouve un riche belge qui l'a épousée, elle est partie avec lui et elle a plein de nouveau chats.
N'est ce pas mignon ?

Nadhem a sa propre version qu’il a écrite 8 octobre 2008 à 05:02 :
Ommi sissi toknes toknes (Ommi Sissi balaye, balaye) et tout a coup une lueur apparait dans le ciel alors elle lève la tête vers le haut et que voit elle ? Une soucoupe volante. Toute contente elle rentra dans la maison pour aller chercher son APN acheté a carrefour en promo mais quand elle voulait prendre la photo l'APN ne fonctionnait pas elle ne l'avait pas essayé, tant pis se dit elle je raconterai ce que j'ai vu me croira qui me croira mais la soucoupe s'approchait de plus en plus et elle atterrit dans son jardin. Ommi Sissi etait tétanisée elle n'arrivait pas à bouger tellement elle avait peur, soudain la porte s'ouvrit et en descendit un alien qui avait l'air très menaçant et qui brandissait un flingue gros comme pas possible.Il se mit a crier en une langue indéchiffrable et tira en direction de Ommi Sissi, d'un geste tellement rapide elle se retourna dans un geste acrobatique et sortit ces deux magnum fétiches de sous sa robe et se mi a tirer sur son nouvel ennemi et finit par l'avoir.L'alien mourant gisait sur le sol et arrivait a peine a bouger , Ommi Sissi s'avança vers lui en criant pourquoi qu'est ce que je t'ai fait !, l'alien répondit en balbutiant "essourdi mte3i"(le sou est à moi) , en fait je vous avait pas dit la veille ommi sissi en balayant a trouvé un sourdi (un sous ou un fleiss) et vous connaissez l'histoire, aujourd'hui l'alien voulait récupérer son du car il s'agissait d'un sourdi (sou)porte bonheur auquel il tenait beaucoup .Bon bref l'alien mourut dans de terribles souffrances, mais avant de mourir il déclencha une balise de détresse dont le signal ne mit pas longtemps a être intercepté par ses copains.Et ceci fut le début d'une longue guerre des aliens contre la Tunisie qu'on finit par gagner car il se révéla que l'harissa était une arme redoutable contre les aliens, elle les faisait fondre comme du beurre.La guerre finit un monument fut érigé pour la mémoire de Ommi Sissi a ma39el ommi sissi dans la banlieue nord de Tunis car elle mourut dans la dernière vague d'attaques des aliens.Et voila pour le remix ou plutôt la suite, j'espère que j'ai pas été très mauvais.
Avouez...l'imagination n'a pas de limites.

Voici maintenant la version d'Lyes a écrit le 17 octobre 2008 à 22:06
Ommi sissi passait l'aspirateur soudain, elle trouve une carte de crédit. Elle va sur internet, elle s'offre des opérations esthétiques. Elle se fait un lifting. Elle se refait les seins. Elle se fait une silhouette de mannequin etc...Elle rencontre l'homme de sa vie, elle se marie avec un bac -18, bizness ou homme d'affaires à la tunisienne. Elle tue son chat qui lui rappelle ses jours de misère. Elle s'achète un caniche blanc assorti à sa Porsche Cayenne.Enfin elle change de nom pour devenir SISSI.Elle envoie tout les petits et grands, qui ont appris par cœur son histoire sous ses différentes variantes, se promener. Une désillusion de plus pour toute une génération. Qu'a cela ne tienne, tant qu'il ya de la vie ya de l'espoir.Vive Omi sissi...
Ahurissant.

Et il y a d'autres versions que je ne rapporte pas afin de ne pas alourdir ce post.

Si d’autres ont d’autres versions qu’elles soient les bienvenues. A ce jour je ne sais pas pourquoi elle s’appelait Sissi et si son père s’appelait simplement Sissi ou bien Bou Sissi. Sa mère devait sûrement s’appeler Oum Sissi. Mais pourquoi Sissi ? Il y a peut être une relation avec Sissi impératrice d’Autriche ? Je cherche mais vous pouvez chercher aussi.
Bien à vous.
MALI

mardi 28 avril 2009

Mes vacances

Le vent du Nord-Est



Le vent du Nord-Est pousse son cri rauque
Grossissant les grises vagues furieuses
Passant du turquoise au beige glauque
Vers les écumes de la vie, mousseuse.
Elles se brisent sous les falaises ocre
Couleur de souffre et de miel salé
Soufflent à nos oreilles les médiocres
Récits terrifiants des pierres tachées.

Le vent du Nord-Est, les trois jours entiers
Fait pleurer nos yeux, couler le venin
Et siffle sous les vitres embuées
Dessus nos longs cils, aiguilles d’oursin.
Sa voix est rauque, sa langue d’airain
Crisse sur son tableau la craie mouillée
Cueille les œillets de l’orage feint
Fait briller les miroirs des minarets.

Le vent du Nord-Est fait claquer les portes
Comme on claque une gifle sur la joue
Tout le sel de la mer, des algues mortes
Fissure les paupières acajou.
Il coupe les têtes de ce monde
Ramassées comme des figues sauvages
Poussant dessus les racines profondes
Dans des sabliers proches des rivages.

Le vent du Nord-Est pousse les nuages
Incandescents dans la fumée des songes
Dans le ciel agraire, partent en voyage
En étoiles de mer et en éponges.
Le grondement des marées en furie
Cogne les lourds tambours en bois d’ébène
Et les bassins d’argent qui se rallient
Gonflent les poumons des voiles de laine.

Le vent du Nord-Est tari tel la flamme
Laissant le vent du Sud se baigner
Dans le havre du flanc des femmes
Et les vérandas de bougainvilliers.
Le cœur cogne sur la porte de l’âge
Quête la douce brise du midi
Mâche les cendres des écorces sages
Feuilles infusées de vieux soirs étourdis.

MALI le 17 janvier 2004

vendredi 17 avril 2009

Oummi Sissi

Je vais vous raconter une histoire que vous connaissez bien :

Oummi Sissi (Mère Sissi, aucun rapport avec Sissi impératrice d’Autriche)
C’est une comptine que l’on raconte aux jeunes enfants tunisiens. Aucun n’y échappe. Bien sûr elle porte un message. Nous allons essayer de le décrypter.

Voici l’histoire

Donc : Oummi veut dire mère, ou grand-mère…ce peut être aussi un terme honorifique que l’on attribue aux dames vertueuses ou remarquables par leur action sincère. Elle se prénomme Sissi. Bref Oummi Sissi a un certain âge.

Oummi Sissi toukniss, toukniss (balaie, balaie ou bien en balayant). Vous remarquerez en passant que ce terme est répété. Pourquoi donc est il répété ? Pour insister bien sûr. Mais pour insister sur quoi ? Pour insister qu’une Ommi (mère, grand-mère, vieille) ne peut faire que balayer. Bonne image de la femme tunisienne. Une meuf d’abord ça balaie. Surtout si elle est vieille. Mais le narrateur a peut être voulu, par la répétition, faire visualiser ce geste répétitif qu’est le balayage. Ne soyons pas de mauvaise foi systématiquement. Le narrateur ne dit pas non plus si Oummi Sissi est maitresse de maison ou une simple femme de ménage. Cela pourrait expliquer la répétition (toukniss, toukniss)

Donc reprenons,
Ommi Sissi, toukniss toukniss, lkat fleïs. (Ommi Sissi en balayant a trouvé un sou). Vous remarquerez qu’elle aurait pu trouver un billet de banque ou une photo ancienne ou que sais-je ? Non. Elle un trouvé un fleïs. Même pas un Flous. Terme réservé aux hommes. L’argent (flous) n’est pas du domaine des femmes, surtout si elles sont vieilles. C’est le champ gardé des mecs. Le flous appartient exclusivement aux hommes tandis que les femmes ont un « Fleis ». Fleis serait il une sous partie du flous ? Il me semble, dans mon inconscient tunisien, que fleis, par rapport au flous est péjoratif. Mais peut être je me trompe.

Donc reprenons,
Ommi Sissi, toukniss toukniss, lkat fleïs. Kalet ech bech nâamel bih ? (Ommi Sissi en balayant a trouvé un sou. Elle dit alors que vais je en faire ?)
Si cela avait été un mec qui trouve du pognon parterre il ne se poserait pas la question ! Il irait droit au bistrot trinquer avec ses copains. Mais elle, elle ne sait pas ce qu’il faut en faire. Elle se pose la question car tout le monde (dans l'inconscient tunisien) sait que les femmes n’ont aucune initiative. Bon un mec correct aurait pu dire « je vais le placer en bourse ou sur mon livret d’épargne » mais une Ommi Sissi ne peut pas se poser ces questions. Elle est forcément limitée puisqu’elle est une (grand ?) mère et que son QI est forcément bas. Elle trouve du pognon et elle ne sait qu’en faire… Elle s’en pose d’autres (questions)

Donc reprenons,
Ommi Sissi, toukniss toukniss, lkat fleïs.Kalet ech bech nâamel bih ? Nichri bih lhaima, fiha ädhaïma. Nichribih houiata fiha chouaïka. (Ommi Sissi en balayant a trouvé un sou. Elle dit alors que vais je en faire ? Si j’achète une viande il y aura des os, si j’achète un poisson il y aura des arêtes. » Donc. Nichri bih kaïba haloua. « Je vais acheter un bonbon ». Là nous atteignons chers amis le comble de la misogynie (que nous transmettons inconsciemment à nos enfants). Bon voilà : cette vielle femme après avoir murement réfléchi, après avoir pu acheter une viande ou un poisson avec le sou qu’elle a trouvé, cette femme décide donc d’acheter une sucrerie. Parce qu’elle n’a pas de cervelle bien sûr. Ou bien plus pernicieux parce qu’elle n’a pas envie de s’emmerder. Supposons qu’elle achète de la viande. Il lui faut laver la viande, la découper, et surtout faire un plat autour : gnaouia, kammounia, salsa… et d’autres. Mais il lui faut laver les légumes, surveiller la cuisson etc. Ca elle n’en veut pas. Trop compliqué et trop à s’occuper. Supposons qu’elle achète du poisson : pire encore : il lui faudra l’écailler, le vider, le poivrer, préparer le Kanoun (barbecue) ou autre moyen de cuisson…retirer les arêtes comme elle dit, et après, tout passer à l’eau de javel pour enlever l’odeur. Non. Les femmes étant toutes des fainéantes (message implicite)…Oummi Sissi en fait partie. Et sans crier gare, à l’unanimité d’elle-même : elle achète une sucrerie. Les femmes aiment les sucreries sous la langue…encore un message subliminal. Elles aiment les douceurs sublinguales. La langue suggère le chat (Langue au chat) : suite au prochain numéro si cette histoire vous amuse. Et elle est loin d’être finie
Bon déjeuner.
MALI

dimanche 12 avril 2009

AUX AMIS



Aux Amis qu’on connaît depuis 30 ans,
Disait Chirac à Balladur
A celui qu’on découvre maintenant,
Comme un traître dans une armure.

A ceux qui ne nous ont jamais lâchés,
Disait le Tsar à Raspoutine
Qu’on a toujours voulu préserver ;
De leur trahisons adultérines

A ceux qui, avec nous, ont tout traversé,
Disait Jésus à Judas
Avec qui on a à la fois ri et pleuré ;
Et partagé les émois.

A ceux qu’on reconnaît dès le premier regard,
Disait Dieu au Diable
Qui comprennent nos moindres espoirs
Et la félonie dont ils sont capables.

A ceux qu’on attend, qu’on voudrait revoir,
A ceux qui sont partis de l’autre côté trop tôt,
A ceux auxquels on pense quand il est tard,
A ceux qu’on a déçus, par manque de mots…

Aux Amis qu’on connaît depuis 20 ans,
A ceux qu’on se découvre maintenant,
Je voulais rendre ce nécessaire hommage
Sans que ce ne soit une question d’âge…
MALI

vendredi 10 avril 2009

Les femmes et les hommes

Je voudrais définir ce qu’est « l’investissement parental ». L’investissement parental est l’énergie que déploie un individu afin d’amener son rejeton jusqu’à l’âge de l’indépendance. Cette donnée biologique est universelle et concerne tous les êtres vivants.
Deuxième notion découlant de la théorie Darwinienne : Le but ultime de chaque être vivant est de transmettre le maximum de ses chromosomes à ses rejetons et à leurs rejetons etc. Cette donnée biologique est universelle et concerne tous les êtres vivants.

Nous allons prendre deux exemples de stratégie de la Vie :
- l’oursin est un animal qui a un investissement parental quasi nul. A un moment donné la femelle et le mâle balancent leurs gamètes dans l’eau salée, les fécondations se font au hasard des marées et le futur oursin ne reçoit aucun soin de ses parents. Il se démerde. L’oursin adulte, mâle ou femelle ne déploie donc quasiment aucune énergie pour « élever » son rejeton. Il n’a rien à faire de qui viennent les cellules sexuelles qui fécondent les siennes. Il n’a pas à courtiser ou à être fidèle. Seul le hasard fera ou non son rejeton.
- Le lion est un animal dont l’investissement parental est grand : la lionne met bat au bout de plusieurs mois de gestation de petits qu’il faut allaiter et sauvegarder pendant deux années. Pour cela la lionne doit chasser. La lionne a donc intérêt à choisir le meilleur mâle, le plus robuste afin d’optimiser son investissement. Le lion mâle lui a peu d’investissement parental : son but est de propager le maximum de chromosomes dans le maximum de femelles afin d’avoir le plus de progéniture. Mais pour cela il faut qu’il se batte avec les mêmes dominants et qu’il tue les enfants dont il n’est pas le père afin de rendre les femelles fécondables.
On voit donc que selon les espèces, le comportement social dépend en grande partie de ces deux lois.
Chez l’Homme le comportement n’est pas loin de celui des lions : la femme a un investissement parental énorme : 9 mois de grossesse avec les risques de l’accouchement, l’allaitement qui peut durer au-delà de deux ans. Pendant ce temps bien sûr elle travaille : maintien de son foyer, travail aux champs, nourrir sa famille, hygiène de sa famille. Etc. Elle doit donc choisir méticuleusement le mâle. Elle n’a pas le droit de se tromper. Son intérêt n’est pas d’avoir plusieurs mâles puisqu’un seul la féconde mais d’avoir le meilleur c'est-à-dire celui qui lui offre le plus de sécurité, de matériel de « puissance » pour que son investissement parental puisse être mené à terme.
L’homme quand à lui a intérêt d’être choisi par le maximum de femmes : il lui faut séduire et écarter les concurrents potentiels. Plus il féconde de femmes, plus il a de chances de transmettre ses chromosomes. Son investissement parental étant plus faible cela justifie son nomadisme sexuel. Mais il lui faut être fort et garantir le futur du foyer : il fait la guerre et chasse. Il y a un prix à tout.
En regardant plus loin on peut trouver une explication à « pourquoi tous les hommes sont des menteurs, pourquoi toutes les femmes sont des traitresses ». Bien sûr le mot « tout » exclue les exceptions que nous sommes.
Ainsi va la Vie qu’Allah a crée.