Imaginez, imaginez une catapulte vers le Paradis. Vous mourez, on vous enterre proche de la catapulte afin que celle-ci ne vous oublie pas et vous pousse vers le Paradis. Même Dieu n’a pas son mot à dire.
Où se trouve cette catapulte ?
Que faut-il faire pour y accéder ?
Comment ai-je découvert cela ?
Petite histoire :
J'ai beaucoup d'amis juifs. Certains, voire la majorité, sont des amis d'enfance. On s'est retrouvés il y a un mois à Paris dans le cadre d’une réunion des anciens élèves de l'école de.... plus de 120 personnes dont une dizaine de chrétiens, une dizaines de musulmans et une centaines de juifs. Le resto, bien entendu, était Kascher. Jamais je n’ai été tant embrassé. Des meufs et des keums que je n’ai pas vus depuis 35 ans. Très émouvant. Beaucoup pleuraient. Pourquoi ? Ils pleuraient le pays, la douceur de l’enfance, la géopolitique qui nous a séparés, le bon vieux temps. J’ai vu les photos de Sarah décimée par un cancer du sein, les photos de Guytou mort dans un accident de moto etc. J’ai revu des meufs avec qui j’ai eu mes premiers flirts. Bref et sans tomber dans le pathos c’était super émouvant. Tant de temps, tant d’amitié, tant d’amour.
Au fil des discussions et au-delà de l’émotion j’ai appris des choses intéressantes. Tous mes amis juifs présents ce jour là ont enterré leurs parents en…Israël. L’ambiance, mêlée aux vapeurs d’alcool, m’a permis de demander : mais pourquoi vous enterrez vos parents en Israël alors que leur pays est la Tunisie ou la France ? Cette question me brulait les lèvres. Car moi je veux être enterré proche de l’endroit de ma mort. Si je meurs à Moscou, on m’enterre à Moscou, si c’est à Albuquerque alors à cet endroit, si c’est à Amboise alors c’est à Amboise, si c’est au Swaziland alors ce sera là-bas. Logique. Quand on meurt l’endroit de l’inhumation ne concerne plus le mort. Puisqu’il ne peut plus prendre de décision. Et ceux qui laissent des recommandations sont aussi hypertrophiques de l’égo que les pharaons.
Que nenni. Les juifs veulent être enterrés en Israël. Et seulement là. Pourquoi ? Parce que j’ai enfin compris que Israël et surtout Jérusalem est une catapulte vers le Paradis. Tu veux aller au paradis sans visa ni emmerdement ? Fais-toi enterrer à Jérusalem. La Voie vers le Paradis est le Rocher. Le Rocher contient une bretelle d’accès vers le Paradis sans passer par la case départ et sans payer. Incroyable !
Ce fameux Rocher se trouve sous le dôme du même nom. D’après ce que j’ai compris, le Dôme du Rocher se trouve au centre de la mosquée d’Omar mais n’en fait pas partie. Ce sont des chrétiens qui en ont la clef et des juifs qui en autorisent l’accès. C’est sur ce Rocher que le cheval volant du Prophète aurait atterri un 27 du mois de Ramadhan. Bref, imaginez que ce Rocher soit un gigantesque entonnoir, une espèce de trou noir qui vous aspire si vous êtes enterré à proximité, et vous mène directement au Paradis.
Bon. J’ai au cours de cette réunion trouvé un ami israélien qui est prêt à me chaperonner pour une visite à Jérusalem (et pour le visa). Aux deux Jérusalem (sans polémique). Car c’est mon rêve. Peut être y trouverai je une place dans le cimetière proche du Rocher ?
Si ce rêve se concrétise je vous en parlerai.
Bien à vous et Salam aleîkom.
MALI
vendredi 16 avril 2010
mercredi 7 avril 2010
Voile et réclusion 1
En 1913, Mansour Fahmy, à la Librairie Félix Alcan a publié son livre, La Condition de la femme dans la tradition et l'évolution de l'islamisme. © Éditions Allia 1990, 2002.
Voici ce que dit Mansour Fahmy à propos de son livre : « Mahomet eut beau vouloir relever, en théorie, la condition du sexe dont les charmes ont agi si profondément sur sa sensibilité poétique, en dépit de ses intentions, l'islam la dégrada. Il a protégé les femmes contre l'agression de l'homme, mais il les a étouffées en rendant difficile l'échange entre elles et la société qui les entoure, et par là, il leur a ôté les moyens mêmes de profiter de cette protection. ».
La démonstration de cet auteur consiste à prouver que le port du voile en pays musulman n’est pas lié aux moeurs sexuelles de l’époque mais aux impératifs sociaux. Je vais essayer d’esquisser ce que l’on pensait, il y a un siècle, du voile et de la réclusion en Islam.
Tout laisse à penser que la prescription du voile et de la réclusion ont été dictées par Allah pour les femmes du Prophètes et à elles seules :
- Déjà dans les années 1880, un savant hollandais, le professeur Snouck Hurgronje, de Leyde, fit la critique d'une erreur généralement admise : « Il est singulier de voir des savants européens chercher à s’appuyer sur le verset 53 du chapitre 32. Or il ne s'agit, en ce passage, ni du voile ni des femmes musulmanes considérés d'ensemble…Ce verset, en effet, concerne uniquement les femmes du Prophète. Et pour cause, Mahomet a fort bien distingué entre ses propres femmes et celles des autres. Les prophètes (David, Salomon, etc. et Mahomet), sont de la classe dite sacrée. Ils sont tous des hommes et ont toujours su se réserver des privilèges en ce qui concerne le nombre, la conduite et la vie de leurs femmes. »
- Il faut noter qu'un verset du Coran recommande aux femmes (en général) de garder une tenue correcte (chap. 33, v. 59). Mahomet, qui a eu jusqu’à 9 femmes légitimes, pour prévenir toute tentation diabolique, interdisait la solitude avec une femme. De ces germes, un usage naquit, grandit et se développa dans certains pays et dans certaines classes, alors qu'ailleurs il ne parvenait pas à s'implanter. Certains milieux se sont montrés favorables au voile et à ce qu'il comporte, d'autres s'y sont montrés réfractaires. Il appartient à l'analyse historique et sociale de définir les raisons de ces différences.
- A en croire les traditions, c'est Omar, l'un des amis du Prophète, qui aurait conseillé à celui-ci de séquestrer ses femmes : "O envoyé de Dieu, aurait dit Omar à Mahomet, tes femmes reçoivent les honnêtes et les malhonnêtes entre les hommes ; n'ordonneras-tu point la réclusion des mères des croyants" (Housn al oussoua). « Séquestre tes femmes » (Bokhari), aurait-il dit, selon d'autres traditions, au Prophète qui hésitait à prendre une pareille mesure.
- Il est fort possible que, sur les instances de son ami, Mahomet ait formulé l'ordre divin de mettre obstacle aux libres rapports entre femmes et hommes. D'après la tradition, cette révélation fut promulguée en l'an 5 de l'Hégire, le soir des noces du Prophète avec Zeinab Bint Djahch. Mahomet, nous dit la tradition, avait invité beaucoup de monde à ses noces avec Zeinab. Les convives, au lieu de s'en aller après le dîner, demeurèrent. Mahomet, souhaitait vivement que ces invités se décidassent à prendre congé de lui. Il le leur manifesta, mais ils n'y firent aucune attention, Le Prophète invoqua alors le secours de Dieu. Dieu intima donc à son envoyé l'ordre d'informer les hommes qu'ils ne devaient pas prolonger la séance après le festin, de ne pas de causer directement avec les femmes du Prophète, à moins qu'elles fussent isolées d'eux par quelque écran qui les défendît des regards.
Les classes sociales et les rites :
Un lien assez étroit lie le problème du voile et de la réclusion des femmes à celui des classes. Dans l'Orient musulman, il y a deux classes : les classes riches avec leur "harem" et la classe des travailleurs et des ouvriers, dans laquelle, chacun, en général, a une femme unique avec laquelle il partage sa besogne et sa vie. Pour la première, la femme elle est un objet, que l'homme avilit et réserve pour son égoïsme. Pour la seconde, Elle est aussi libre que son époux, apporte sa part d'activité, de sentiments et de pensées à la lutte commune, et elle travaille côte à côte avec son mari pour gagner leur vie. La sentence coranique du chapitre 32 concerne uniquement les femmes de Mahomet. Elle insiste aussi sur le fait que le hidjab prescrit par le Prophète à ses femmes (classe supérieure) ne doit pas nécessairement être obligé à toutes les musulmanes (autres classes). L’Islam n'interdit aucunement que l'on voie le visage de la femme, et même que certains actes de dévotion du pèlerinage n’obligent pas les femmes de se cachent la figure ou les mains.
- La parole d’Allah dit : "O Prophète, dis à tes femmes, à tes filles, aux femmes des croyants d'abaisser sur leur front leur djilbab, on les distinguera par là, et elles ne seront pas exposées à être insultées". C’est clair. Mais nous notons d'abord que, d'après les lexicographes, le djilbab rapproché du khimar, de la milaah, du ridaa ou même du iza, sont des noms de vêtements, un habit qu'on met pour sortir, en sorte que ce verset énonce une prescription pour l'habillement des femmes qui sortent de leurs demeures, et a pour objet de leur fournir un aspect qui les distingue des esclaves ou des femmes de classes inférieures, lesquelles sortent sans rien mettre par-dessus leurs vêtements domestiques. Ce commandement coranique ne contient manifestement aucune prescription générale qui enjoigne aux femmes de se voiler le visage, et l'on se donne une peine inutile lorsqu'on cherche à tirer argument de ce texte pour expliquer et justifier l'usage du voile dans certains pays de l'islam. Néanmoins, reconnaissons qu'on peut à la rigueur y trouver, au moins en germe, une obligation d'une tenue d'où a pu dériver l'idée de costumes plus ou moins adaptés à cacher le visage.
- Les rites : Les prescriptions relatives à l'obligation du voile sont plutôt l'effet des mœurs. Dans l'histoire de l'islamisme, il est en effet souvent difficile de séparer le point de vue social du point de vue purement religieux. L'islam s'est donné pour tâche de régler la vie des croyants jusque dans ses détails, mais, au cours de son développement historique, il s'est vu contraint de s'adapter aux nécessités sociales, aux conditions contradictoires de la réalité humaine. Chez les chaféites, il est sounnah (c'est-à-dire préféré) de voir la femme avant le mariage. Un homme ayant annoncé à Mahomet qu'il venait de se fiancer à une femme, le Prophète lui recommanda de la voir (Moslim).
Si le Texte n'est pas un texte probant pour la prescription du voile, il l'est, par contre, en ce qui concerne la distinction des classes. En commandant aux femmes des croyants d'avoir une tenue spéciale, le Dieu du Coran voulait qu'elles fussent ainsi distinguées des femmes esclaves, afin d’éviter des rencontres inopportunes. En vue de prévenir pareille déconvenue, Mahomet prescrivit aux femmes libres de se distinguer des autres par leur tenue. En somme, la religion et la loi religieuse sont, au moins directement, hors de cause en ce qui concerne le voile s’il n’y a pas de classes sociales dans la société. Le port ou non du voile est donc une convention des musulmans. Le voile est l'oeuvre des mœurs. Dans les premiers siècles de l'Hégire, le voile et la réclusion des femmes n'eurent d'autre motif, ni d'autre but que celui qui a été signalé plus haut, à savoir : la distinction des classes.
Au total
Le voile, recommandé par Allah aux femmes du prophète,
- est une affaire de moeurs,
- il sert à distinguer les classes sociales
Un mécréant saurait passer le pas et le comparer à une certaine étoile jaune funeste.
Comment alors des textes aussi précis ont pu perdre toute leur valeur pratique, et comment la réclusion a pu devenir si rigoureuse ? Comment expliquer que les mœurs de certains pays musulmans et de certaines classes interdisent strictement de voir le visage d'une femme ? Suite au prochain post.
Voici ce que dit Mansour Fahmy à propos de son livre : « Mahomet eut beau vouloir relever, en théorie, la condition du sexe dont les charmes ont agi si profondément sur sa sensibilité poétique, en dépit de ses intentions, l'islam la dégrada. Il a protégé les femmes contre l'agression de l'homme, mais il les a étouffées en rendant difficile l'échange entre elles et la société qui les entoure, et par là, il leur a ôté les moyens mêmes de profiter de cette protection. ».
La démonstration de cet auteur consiste à prouver que le port du voile en pays musulman n’est pas lié aux moeurs sexuelles de l’époque mais aux impératifs sociaux. Je vais essayer d’esquisser ce que l’on pensait, il y a un siècle, du voile et de la réclusion en Islam.
Tout laisse à penser que la prescription du voile et de la réclusion ont été dictées par Allah pour les femmes du Prophètes et à elles seules :
- Déjà dans les années 1880, un savant hollandais, le professeur Snouck Hurgronje, de Leyde, fit la critique d'une erreur généralement admise : « Il est singulier de voir des savants européens chercher à s’appuyer sur le verset 53 du chapitre 32. Or il ne s'agit, en ce passage, ni du voile ni des femmes musulmanes considérés d'ensemble…Ce verset, en effet, concerne uniquement les femmes du Prophète. Et pour cause, Mahomet a fort bien distingué entre ses propres femmes et celles des autres. Les prophètes (David, Salomon, etc. et Mahomet), sont de la classe dite sacrée. Ils sont tous des hommes et ont toujours su se réserver des privilèges en ce qui concerne le nombre, la conduite et la vie de leurs femmes. »
- Il faut noter qu'un verset du Coran recommande aux femmes (en général) de garder une tenue correcte (chap. 33, v. 59). Mahomet, qui a eu jusqu’à 9 femmes légitimes, pour prévenir toute tentation diabolique, interdisait la solitude avec une femme. De ces germes, un usage naquit, grandit et se développa dans certains pays et dans certaines classes, alors qu'ailleurs il ne parvenait pas à s'implanter. Certains milieux se sont montrés favorables au voile et à ce qu'il comporte, d'autres s'y sont montrés réfractaires. Il appartient à l'analyse historique et sociale de définir les raisons de ces différences.
- A en croire les traditions, c'est Omar, l'un des amis du Prophète, qui aurait conseillé à celui-ci de séquestrer ses femmes : "O envoyé de Dieu, aurait dit Omar à Mahomet, tes femmes reçoivent les honnêtes et les malhonnêtes entre les hommes ; n'ordonneras-tu point la réclusion des mères des croyants" (Housn al oussoua). « Séquestre tes femmes » (Bokhari), aurait-il dit, selon d'autres traditions, au Prophète qui hésitait à prendre une pareille mesure.
- Il est fort possible que, sur les instances de son ami, Mahomet ait formulé l'ordre divin de mettre obstacle aux libres rapports entre femmes et hommes. D'après la tradition, cette révélation fut promulguée en l'an 5 de l'Hégire, le soir des noces du Prophète avec Zeinab Bint Djahch. Mahomet, nous dit la tradition, avait invité beaucoup de monde à ses noces avec Zeinab. Les convives, au lieu de s'en aller après le dîner, demeurèrent. Mahomet, souhaitait vivement que ces invités se décidassent à prendre congé de lui. Il le leur manifesta, mais ils n'y firent aucune attention, Le Prophète invoqua alors le secours de Dieu. Dieu intima donc à son envoyé l'ordre d'informer les hommes qu'ils ne devaient pas prolonger la séance après le festin, de ne pas de causer directement avec les femmes du Prophète, à moins qu'elles fussent isolées d'eux par quelque écran qui les défendît des regards.
Les classes sociales et les rites :
Un lien assez étroit lie le problème du voile et de la réclusion des femmes à celui des classes. Dans l'Orient musulman, il y a deux classes : les classes riches avec leur "harem" et la classe des travailleurs et des ouvriers, dans laquelle, chacun, en général, a une femme unique avec laquelle il partage sa besogne et sa vie. Pour la première, la femme elle est un objet, que l'homme avilit et réserve pour son égoïsme. Pour la seconde, Elle est aussi libre que son époux, apporte sa part d'activité, de sentiments et de pensées à la lutte commune, et elle travaille côte à côte avec son mari pour gagner leur vie. La sentence coranique du chapitre 32 concerne uniquement les femmes de Mahomet. Elle insiste aussi sur le fait que le hidjab prescrit par le Prophète à ses femmes (classe supérieure) ne doit pas nécessairement être obligé à toutes les musulmanes (autres classes). L’Islam n'interdit aucunement que l'on voie le visage de la femme, et même que certains actes de dévotion du pèlerinage n’obligent pas les femmes de se cachent la figure ou les mains.
- La parole d’Allah dit : "O Prophète, dis à tes femmes, à tes filles, aux femmes des croyants d'abaisser sur leur front leur djilbab, on les distinguera par là, et elles ne seront pas exposées à être insultées". C’est clair. Mais nous notons d'abord que, d'après les lexicographes, le djilbab rapproché du khimar, de la milaah, du ridaa ou même du iza, sont des noms de vêtements, un habit qu'on met pour sortir, en sorte que ce verset énonce une prescription pour l'habillement des femmes qui sortent de leurs demeures, et a pour objet de leur fournir un aspect qui les distingue des esclaves ou des femmes de classes inférieures, lesquelles sortent sans rien mettre par-dessus leurs vêtements domestiques. Ce commandement coranique ne contient manifestement aucune prescription générale qui enjoigne aux femmes de se voiler le visage, et l'on se donne une peine inutile lorsqu'on cherche à tirer argument de ce texte pour expliquer et justifier l'usage du voile dans certains pays de l'islam. Néanmoins, reconnaissons qu'on peut à la rigueur y trouver, au moins en germe, une obligation d'une tenue d'où a pu dériver l'idée de costumes plus ou moins adaptés à cacher le visage.
- Les rites : Les prescriptions relatives à l'obligation du voile sont plutôt l'effet des mœurs. Dans l'histoire de l'islamisme, il est en effet souvent difficile de séparer le point de vue social du point de vue purement religieux. L'islam s'est donné pour tâche de régler la vie des croyants jusque dans ses détails, mais, au cours de son développement historique, il s'est vu contraint de s'adapter aux nécessités sociales, aux conditions contradictoires de la réalité humaine. Chez les chaféites, il est sounnah (c'est-à-dire préféré) de voir la femme avant le mariage. Un homme ayant annoncé à Mahomet qu'il venait de se fiancer à une femme, le Prophète lui recommanda de la voir (Moslim).
Si le Texte n'est pas un texte probant pour la prescription du voile, il l'est, par contre, en ce qui concerne la distinction des classes. En commandant aux femmes des croyants d'avoir une tenue spéciale, le Dieu du Coran voulait qu'elles fussent ainsi distinguées des femmes esclaves, afin d’éviter des rencontres inopportunes. En vue de prévenir pareille déconvenue, Mahomet prescrivit aux femmes libres de se distinguer des autres par leur tenue. En somme, la religion et la loi religieuse sont, au moins directement, hors de cause en ce qui concerne le voile s’il n’y a pas de classes sociales dans la société. Le port ou non du voile est donc une convention des musulmans. Le voile est l'oeuvre des mœurs. Dans les premiers siècles de l'Hégire, le voile et la réclusion des femmes n'eurent d'autre motif, ni d'autre but que celui qui a été signalé plus haut, à savoir : la distinction des classes.
Au total
Le voile, recommandé par Allah aux femmes du prophète,
- est une affaire de moeurs,
- il sert à distinguer les classes sociales
Un mécréant saurait passer le pas et le comparer à une certaine étoile jaune funeste.
Comment alors des textes aussi précis ont pu perdre toute leur valeur pratique, et comment la réclusion a pu devenir si rigoureuse ? Comment expliquer que les mœurs de certains pays musulmans et de certaines classes interdisent strictement de voir le visage d'une femme ? Suite au prochain post.
samedi 10 octobre 2009
Amour et vélo
Je vais vous parler de ma définition de l’amour. Je peux me tromper et je compte sur vous pour me rectifier.
Attention chaque mot est hyper important. L’ amour est un Élan, irraisonné, inexplicable, désintéressé, inexcusable, total, et délicieux vers l’autre. Dans l’Amour donc ne rentre aucune considération raisonnée (bonne famille, joli, gagne bien sa vie, gentil, etc. etc. ) On peut tomber amoureux d’un truand, d’un violeur, d’un ogre, d’un nain ou d’un saint ou d'une pute. Sans aucune explication.
C’est donc un élan. Comme tout élan, (vous avez sûrement déjà piloté un vélo) il tend à s’épuiser. C’est (pour les scientifiques) une Énergie (cinétique puisqu’elle dépend de ½ de m v2) Pour l’acquérir il faut une poussée (le coup de foudre) (pour les scientifiques : une énergie électrique qui dépend de la différence de potentiel électrique donc de l’ionisation). A partir de cet Élan qui nous porte vers l’être aimé, il faut l’entretenir. Donc pédaler (les efforts que l’on fait vers l’autre). Surtout que parfois la route monte ! alors il faut pédaler et fournir un effort supplémentaire. L’amour est ainsi. Après l’Élan initial il faut faire des efforts (conjoints bien sûr) pour que cet Élan puisse encore nous porter. Quand le vélo s’arrête. L’amour est fini. Soit que l’on n’a pas suffisamment pédalé, soit que la pente est infranchissable. Il faut alors, soit réparer le vélo (revoir ses relations avec autrui), soit changer de braqué (revoir sa façon de vivre), changer de vélo (changer de partenaire) ! Mais in fine l’effort est là.Quand on envie de pédaler pour quelqu’un (une) c’est qu’on l’aime tant que nous pédalerons. A moins que nous soyons sur un tandem.
Certains mettent des images, d'autres de la musique ou de la vidéo afin d'illustrer leur post. J'illustre mon commentaire par ce poème qui montre toute l'ambiguité de l'amour car souvent l'objet de l'amour n'est pas l'être aimé mais son jumeau...tel que nous le rêvons. En tout état de cause ce poème reflète encore une fois la difficulté, que dis je, l’absolue déraison de l’Amour. A toutes ces femmes qui souffrent (qui sont passionnées). Chut … c’est une femme qui parle, écoutez bien :
Toi
J’aurais si bien voulu te haïr t’abjurer,
Nier l’envie goulue de te discréditer
Te déconsidérer, toi insaisissable
et fouler à mes pieds tes us implacables.
Et te désavouer, te dénigrer, surtout
Enfin te mépriser toi, le grand Manitou
Renégat des rêves, pathétique et hautain
Entier et sans trêve, méprisable pantin.
Mais je suis inapte, car ton courage est sûr
Je sais que tu capte ma dévotion pure.
Fier, surtout courageux, altier mais renégat
impitoyable Dieu, criant son Hosanna.
Méprisable et dévot, Tartuffe moderne
J’ai tant aimé tes mots, douces balivernes,
Mais j’aime ton jumeau, je retiens ton double
condensé de grumeaux de ton eau si trouble.
Car ton alter ego, tout entier dans mon cœur
Effacé et héro sans aucune rancœur,
Il m’est sympathique malgré sa paresse
Son coté pathétique et ses fausses caresses.
Rêveur mais éveillé, cet homme effacé
est facile à gérer, est facile à aimer
Il suffit d’un sourire pour le rendre bien gai
Il suffit d’un délire pour mon éternité.
Mais mon corps est pur-sang et rejette tous deux,
Vous les frères de sang, schizophrènes milieu
Vous les frères ennemis, lumières et néants
cauchemars de mes nuits, nuits de caméléon.
Mais quel choix cornélien ! La raison du plus fort ?
Charognard des humains, hyène ou, toréador ?
Et je serai pour toi, moi perte banale
conquête de son Roi, dégât collatéral.
Ma perte sera moi !
Je vous déteste.
Je vous broie
Le reste
Toi
Attention chaque mot est hyper important. L’ amour est un Élan, irraisonné, inexplicable, désintéressé, inexcusable, total, et délicieux vers l’autre. Dans l’Amour donc ne rentre aucune considération raisonnée (bonne famille, joli, gagne bien sa vie, gentil, etc. etc. ) On peut tomber amoureux d’un truand, d’un violeur, d’un ogre, d’un nain ou d’un saint ou d'une pute. Sans aucune explication.
C’est donc un élan. Comme tout élan, (vous avez sûrement déjà piloté un vélo) il tend à s’épuiser. C’est (pour les scientifiques) une Énergie (cinétique puisqu’elle dépend de ½ de m v2) Pour l’acquérir il faut une poussée (le coup de foudre) (pour les scientifiques : une énergie électrique qui dépend de la différence de potentiel électrique donc de l’ionisation). A partir de cet Élan qui nous porte vers l’être aimé, il faut l’entretenir. Donc pédaler (les efforts que l’on fait vers l’autre). Surtout que parfois la route monte ! alors il faut pédaler et fournir un effort supplémentaire. L’amour est ainsi. Après l’Élan initial il faut faire des efforts (conjoints bien sûr) pour que cet Élan puisse encore nous porter. Quand le vélo s’arrête. L’amour est fini. Soit que l’on n’a pas suffisamment pédalé, soit que la pente est infranchissable. Il faut alors, soit réparer le vélo (revoir ses relations avec autrui), soit changer de braqué (revoir sa façon de vivre), changer de vélo (changer de partenaire) ! Mais in fine l’effort est là.Quand on envie de pédaler pour quelqu’un (une) c’est qu’on l’aime tant que nous pédalerons. A moins que nous soyons sur un tandem.
Certains mettent des images, d'autres de la musique ou de la vidéo afin d'illustrer leur post. J'illustre mon commentaire par ce poème qui montre toute l'ambiguité de l'amour car souvent l'objet de l'amour n'est pas l'être aimé mais son jumeau...tel que nous le rêvons. En tout état de cause ce poème reflète encore une fois la difficulté, que dis je, l’absolue déraison de l’Amour. A toutes ces femmes qui souffrent (qui sont passionnées). Chut … c’est une femme qui parle, écoutez bien :
Toi
J’aurais si bien voulu te haïr t’abjurer,
Nier l’envie goulue de te discréditer
Te déconsidérer, toi insaisissable
et fouler à mes pieds tes us implacables.
Et te désavouer, te dénigrer, surtout
Enfin te mépriser toi, le grand Manitou
Renégat des rêves, pathétique et hautain
Entier et sans trêve, méprisable pantin.
Mais je suis inapte, car ton courage est sûr
Je sais que tu capte ma dévotion pure.
Fier, surtout courageux, altier mais renégat
impitoyable Dieu, criant son Hosanna.
Méprisable et dévot, Tartuffe moderne
J’ai tant aimé tes mots, douces balivernes,
Mais j’aime ton jumeau, je retiens ton double
condensé de grumeaux de ton eau si trouble.
Car ton alter ego, tout entier dans mon cœur
Effacé et héro sans aucune rancœur,
Il m’est sympathique malgré sa paresse
Son coté pathétique et ses fausses caresses.
Rêveur mais éveillé, cet homme effacé
est facile à gérer, est facile à aimer
Il suffit d’un sourire pour le rendre bien gai
Il suffit d’un délire pour mon éternité.
Mais mon corps est pur-sang et rejette tous deux,
Vous les frères de sang, schizophrènes milieu
Vous les frères ennemis, lumières et néants
cauchemars de mes nuits, nuits de caméléon.
Mais quel choix cornélien ! La raison du plus fort ?
Charognard des humains, hyène ou, toréador ?
Et je serai pour toi, moi perte banale
conquête de son Roi, dégât collatéral.
Ma perte sera moi !
Je vous déteste.
Je vous broie
Le reste
Toi
mardi 29 septembre 2009
L'amour peut-il être défini ?
Nous nous sommes tous demandé à un moment donné de notre vie la définition de l’amour. Suis-je amoureux, puis je lui dire « je t’aime » ?Qu’est ce que l’amour ?
La définition du dictionnaire est floue : l’amour est cette attirance, affective ou physique, qu’en raison d’une certaine affinité, un être éprouve pour un autre être. Cette définition est assez vague car on pourrait substituer l’amour par une simple liaison ou une simple union.
Cherchons donc une définition plus « scientifique » :
- Si l’on réfléchit bien, on se rend compte que le cœur humain n’a que deux ressorts, l’ambition et l’amour. Sous le nom d’amour, on peut comprendre toutes les passions expansives qui portent l’homme hors de lui-même, lui créent un but, des objets supérieurs à sa vie propre, le font comme exister dans autrui, ou pour autrui. Dans cette définition, on se rend compte que parce qu’il s’agit d’un ressort, l’amour ne peut être qu’une énergie, au sens physique du terme. Dans le cas du ressort, une énergie potentielle emmagasinée dans ses spires. Mais peut on parler d’énergie physique en amour et l’exprimer en kilojoules ?
- L’amour, c’est l’âme qui ne meurt pas, qui va croissant, montant comme la flamme et pourtant l’amour, sous toutes les formes, domine notre vie entière : amour filial, amour fraternel, amour conjugal, amour paternel ou maternel, amitié, bienfaisance, charité, philanthropie, l’amour est partout, il est notre vie même. Mais si l’amour est une flamme, il va finir par se consumer et se tarir. Pas vraiment bonne cette définition.
Toujours en scientifique : si je vous disais que l’amour est un principe d’union universelle ? Aristote déjà trouvait une Loi Universelle de l’amour. Depuis le Créateur jusqu’à la plus humble des créatures, rien n’échappe à la grande loi de l’amour :
- Les corps simples tendent par l’attraction, qui est une sorte d’amour, au point de l’espace qui leur fut destiné (Lois de la gravitation universelle).- Les corps composés ont une sympathie, un amour du même genre que le précédent, pour les lieux où ils se formèrent; ils y acquièrent la plénitude de leur développement; ils en tirent toutes leurs vertus.- Les plantes manifestent déjà une préférence, un amour plus marqué, pour les climats, les expositions, les terrains plus favorables à leur complexion.- Les animaux donnent des signes d’un attachement plus vif, d’un amour aisément reconnaissable, qui les rapproche entre eux et quelquefois les rapproche de l’homme. Car le cheval galope pour galoper, et le moment où il va partir, s’élancer, le beau moment où il sent en lui-même la pression de la vie, c’est l’amour, créateur de tout.
Mais si l’amour est une Loi Universelle, comme la vitesse de la lumière tout le monde devrait être amoureux. Pourtant certains n’aiment personne et n’aiment rien. Donc là aussi cette définition est incomplète.
Allons plus loin : L’amour serait il une nature ? L’homme est doué d’un amour qui lui est propre pour les choses honnêtes et parfaites ? Le moraliste qui a dit : « Aimez-vous les uns les autres » n’a pas trouvé là un grand secret. J’accorde bien que l’amour est la vraie richesse vitale. C’est un merveilleux mouvement pour sortir de soi, pour se jeter dans l’action, et s’y dépenser, et s’y perdre, sans petits calculs. Je sais aussi que lorsque l’amour manque, comme il arrive dans l’extrême fatigue ou dans l’extrême vieillesse (qui ne sont qu’extrême avarice) il n’y a plus rien à espérer de bon, ni même de mauvais. Mais ce régime de parfaite prudence nous approche de la mort, et il ne dure guère.
« Et la tendresse bordel ! »
Et dans tout cela où est l’exaltation provoquée par la tendresse ? La tendresse est à l’amour ce que l’écriture est à la parole. Elle est la marque d’un sentiment d’affection, d’amitié, de générosité qui porte à considérer autrui avec bienveillance, à le traiter avec beaucoup de sollicitude. La tendresse est une forme d’amour prédominance sentimentale, complétant la sensualité et la sexualité (plutôt que s’y opposant), caractérisée par la recherche d’une harmonie dans la douceur et la durée, et manifestant le souci constant d’être agréable à la personne aimée. C’est une attitude affective élémentaire, engagée dans la première relation avec l’objet d’amour et où la composante érotique est indissociable de la recherche d’une sécurité d’autoconservation. La tendresse peut donc se poursuivre par le sexe. Mais la sexualité est un sujet tellement vaste ! Il nous faudra tout de même expliquer pourquoi chez la femme l’amour passe par la tendresse et chez l’homme par le sexe.
Et l’amour de Dieu (Allah) ?
L’amour est comme une manière de correspondance Universelle entre la Matière et l’Esprit, et comme une expression sensible de notre identité par-devant l’Etre Unique. Mystère adorable et terrible, instigateur de toute pensée, de tout art et de toute science véritable, il apparait aux intelligences primordiales sous des nombres et des formes symboliques qu’il réduit plus tard à la trinité logique de l’Éternelle Création, de la Matière et de la Pensée. L’amour fait monter en moi des salves et des certitudes si radieuses et si puissantes qu’elles ne finiront jamais. L’amour est une communion intime avec l’Univers. Je voudrais creuser, bécher dans la terre. Bécher, Cela me parait tellement beau! On est tellement libre quand on bèche! Et puis, qui va tailler aussi mes arbres? Je laisse une terre en friche. Je laisse une planète en friche. Je suis lié d’amour à toutes les terres et à tous les arbres de la terre, un amour confus pour tout ce qui existe autour de moi, pour les arbres, pour la belle terre rouge… Voilà pourquoi nous sommes toujours en rapport avec Dieu, parce qu’Il est l’amour universel. Je vous le dis en vérité, celui qui aime, son cœur est un paradis sur la terre. L’élévation de l’âme vers son Créateur est le culte suprême des musulmans croyants; mais ils ne s’adressent point à Allah pour demander telle ou telle prospérité de cette vie. Ils savent bien qu’Allah a choisi l’Homme pour qu’il soit à son image, bonté, générosité, pardon éternel amour. L’amour d’Allah est infini. Ce qui nous éloigne des interdits, et autres voiles islamiques.
Mais « Dieu est amour » (Christianisme) :
Cette définition m’agace car avec cet amour rien n’est plus nécessaire pour nous sur la terre, parce qu’il contient tout, qu’il est tout, et qu’il apprend tout. Voilà pourquoi nous sommes toujours en rapport avec Dieu, parce qu’il est l’amour universel. Né de l’amour, l’univers créé Par Allah est tout entier traversé, mu, vivifié du dedans, par l’amour qui circule en Lui comme le sang dans le corps. Dieu veut être aimé. C’est en effet au pur amour de Dieu et au renoncement de toutes les créatures que sont venus aboutir tous les doctrines un peu profondes et non orthodoxes de l’Islam et autre religion monothéiste. Tandis que la charité prenait pour le vulgaire un air d’humanité, tandis que le vulgaire cherchait là une règle pratique de conduite et de vie, les vrais penseurs de l’Islam moderne comprenaient bien que la charité de l’Islam n’avait réellement que Dieu pour objet, et que cette charité, entendue par le vulgaire comme l’amour des hommes, n’était réellement qu’un amour abstrait pour Allah. Allah nous aime autant que nous l’aimons, sinon plus. Il ne veut pas nous châtier, il ne veut pas nous interdire, il nous guide et nous pardonne car je le rappelle ils nous aime sinon il ne nous aurait pas choisi sur Terre pour le sanctifier. (les chats n’ont pas de religion).
Ma définition de l’amour sera dans le prochain post. Suspens.
La définition du dictionnaire est floue : l’amour est cette attirance, affective ou physique, qu’en raison d’une certaine affinité, un être éprouve pour un autre être. Cette définition est assez vague car on pourrait substituer l’amour par une simple liaison ou une simple union.
Cherchons donc une définition plus « scientifique » :
- Si l’on réfléchit bien, on se rend compte que le cœur humain n’a que deux ressorts, l’ambition et l’amour. Sous le nom d’amour, on peut comprendre toutes les passions expansives qui portent l’homme hors de lui-même, lui créent un but, des objets supérieurs à sa vie propre, le font comme exister dans autrui, ou pour autrui. Dans cette définition, on se rend compte que parce qu’il s’agit d’un ressort, l’amour ne peut être qu’une énergie, au sens physique du terme. Dans le cas du ressort, une énergie potentielle emmagasinée dans ses spires. Mais peut on parler d’énergie physique en amour et l’exprimer en kilojoules ?
- L’amour, c’est l’âme qui ne meurt pas, qui va croissant, montant comme la flamme et pourtant l’amour, sous toutes les formes, domine notre vie entière : amour filial, amour fraternel, amour conjugal, amour paternel ou maternel, amitié, bienfaisance, charité, philanthropie, l’amour est partout, il est notre vie même. Mais si l’amour est une flamme, il va finir par se consumer et se tarir. Pas vraiment bonne cette définition.
Toujours en scientifique : si je vous disais que l’amour est un principe d’union universelle ? Aristote déjà trouvait une Loi Universelle de l’amour. Depuis le Créateur jusqu’à la plus humble des créatures, rien n’échappe à la grande loi de l’amour :
- Les corps simples tendent par l’attraction, qui est une sorte d’amour, au point de l’espace qui leur fut destiné (Lois de la gravitation universelle).- Les corps composés ont une sympathie, un amour du même genre que le précédent, pour les lieux où ils se formèrent; ils y acquièrent la plénitude de leur développement; ils en tirent toutes leurs vertus.- Les plantes manifestent déjà une préférence, un amour plus marqué, pour les climats, les expositions, les terrains plus favorables à leur complexion.- Les animaux donnent des signes d’un attachement plus vif, d’un amour aisément reconnaissable, qui les rapproche entre eux et quelquefois les rapproche de l’homme. Car le cheval galope pour galoper, et le moment où il va partir, s’élancer, le beau moment où il sent en lui-même la pression de la vie, c’est l’amour, créateur de tout.
Mais si l’amour est une Loi Universelle, comme la vitesse de la lumière tout le monde devrait être amoureux. Pourtant certains n’aiment personne et n’aiment rien. Donc là aussi cette définition est incomplète.
Allons plus loin : L’amour serait il une nature ? L’homme est doué d’un amour qui lui est propre pour les choses honnêtes et parfaites ? Le moraliste qui a dit : « Aimez-vous les uns les autres » n’a pas trouvé là un grand secret. J’accorde bien que l’amour est la vraie richesse vitale. C’est un merveilleux mouvement pour sortir de soi, pour se jeter dans l’action, et s’y dépenser, et s’y perdre, sans petits calculs. Je sais aussi que lorsque l’amour manque, comme il arrive dans l’extrême fatigue ou dans l’extrême vieillesse (qui ne sont qu’extrême avarice) il n’y a plus rien à espérer de bon, ni même de mauvais. Mais ce régime de parfaite prudence nous approche de la mort, et il ne dure guère.
« Et la tendresse bordel ! »
Et dans tout cela où est l’exaltation provoquée par la tendresse ? La tendresse est à l’amour ce que l’écriture est à la parole. Elle est la marque d’un sentiment d’affection, d’amitié, de générosité qui porte à considérer autrui avec bienveillance, à le traiter avec beaucoup de sollicitude. La tendresse est une forme d’amour prédominance sentimentale, complétant la sensualité et la sexualité (plutôt que s’y opposant), caractérisée par la recherche d’une harmonie dans la douceur et la durée, et manifestant le souci constant d’être agréable à la personne aimée. C’est une attitude affective élémentaire, engagée dans la première relation avec l’objet d’amour et où la composante érotique est indissociable de la recherche d’une sécurité d’autoconservation. La tendresse peut donc se poursuivre par le sexe. Mais la sexualité est un sujet tellement vaste ! Il nous faudra tout de même expliquer pourquoi chez la femme l’amour passe par la tendresse et chez l’homme par le sexe.
Et l’amour de Dieu (Allah) ?
L’amour est comme une manière de correspondance Universelle entre la Matière et l’Esprit, et comme une expression sensible de notre identité par-devant l’Etre Unique. Mystère adorable et terrible, instigateur de toute pensée, de tout art et de toute science véritable, il apparait aux intelligences primordiales sous des nombres et des formes symboliques qu’il réduit plus tard à la trinité logique de l’Éternelle Création, de la Matière et de la Pensée. L’amour fait monter en moi des salves et des certitudes si radieuses et si puissantes qu’elles ne finiront jamais. L’amour est une communion intime avec l’Univers. Je voudrais creuser, bécher dans la terre. Bécher, Cela me parait tellement beau! On est tellement libre quand on bèche! Et puis, qui va tailler aussi mes arbres? Je laisse une terre en friche. Je laisse une planète en friche. Je suis lié d’amour à toutes les terres et à tous les arbres de la terre, un amour confus pour tout ce qui existe autour de moi, pour les arbres, pour la belle terre rouge… Voilà pourquoi nous sommes toujours en rapport avec Dieu, parce qu’Il est l’amour universel. Je vous le dis en vérité, celui qui aime, son cœur est un paradis sur la terre. L’élévation de l’âme vers son Créateur est le culte suprême des musulmans croyants; mais ils ne s’adressent point à Allah pour demander telle ou telle prospérité de cette vie. Ils savent bien qu’Allah a choisi l’Homme pour qu’il soit à son image, bonté, générosité, pardon éternel amour. L’amour d’Allah est infini. Ce qui nous éloigne des interdits, et autres voiles islamiques.
Mais « Dieu est amour » (Christianisme) :
Cette définition m’agace car avec cet amour rien n’est plus nécessaire pour nous sur la terre, parce qu’il contient tout, qu’il est tout, et qu’il apprend tout. Voilà pourquoi nous sommes toujours en rapport avec Dieu, parce qu’il est l’amour universel. Né de l’amour, l’univers créé Par Allah est tout entier traversé, mu, vivifié du dedans, par l’amour qui circule en Lui comme le sang dans le corps. Dieu veut être aimé. C’est en effet au pur amour de Dieu et au renoncement de toutes les créatures que sont venus aboutir tous les doctrines un peu profondes et non orthodoxes de l’Islam et autre religion monothéiste. Tandis que la charité prenait pour le vulgaire un air d’humanité, tandis que le vulgaire cherchait là une règle pratique de conduite et de vie, les vrais penseurs de l’Islam moderne comprenaient bien que la charité de l’Islam n’avait réellement que Dieu pour objet, et que cette charité, entendue par le vulgaire comme l’amour des hommes, n’était réellement qu’un amour abstrait pour Allah. Allah nous aime autant que nous l’aimons, sinon plus. Il ne veut pas nous châtier, il ne veut pas nous interdire, il nous guide et nous pardonne car je le rappelle ils nous aime sinon il ne nous aurait pas choisi sur Terre pour le sanctifier. (les chats n’ont pas de religion).
Ma définition de l’amour sera dans le prochain post. Suspens.
samedi 19 septembre 2009
Charmoula, bazine, poisson et Cologne
A 3 jours de l’Aïd, mon père a acheté la morue séchée et salée et ma mère commence déjà à la dessaler. La charmoula (raisins secs écrasés) est déjà sortie du pressoir et les dernières briks de Ramadhan n’attendent que leur œuf pour disparaitre.
Ma mère m’a déjà acheté il y a quelques jours des chaussures flambant neuves, des chaussettes qui ne tombent pas, le pantalon a déjà été fabriqué chez le tailleur, la chemise de mon grand frère est trop grande pour mon cou mais « elle est presque neuve », le pull tricoté pendant les veillées du Ramadhan m’arrive aux genoux.
La veille de l’Aïd est une nuit blanche…le pseudo réveil avec le soleil…le jour J enfin…courir vers le lit conjugal de ses parents pour le baiser humide et le dinar de la fête. Le câlin parental, la douceur de leurs mots.
Puis Les fourneaux qui ronronnent, ma mère qui court, mon papa qui ronchonne, la charmoula qui boue. Et l’odeur de ce poisson bouilli qui rempli la maison. La maison est en effervescence : la baignoire est remplie car tout le monde doit être propre. Le papa en premier, la maman en dernier. Friction à l’eau de Cologne de Roger Gallet à la sortie, odeur qui se mélange au poisson et à la charmoula.
Les enfants mettent la table en ce jour béni et à 11h du matin le repas est servi. Avec du soda. Du soda Mseddi (marque de soda locale à l’époque). Boisson réservée à l’Aïd. Un mélange de sucré de soda, de charmoula et salé (hyper salé le poisson) propice au diabète et à l’hypertension. Et tellement bon. Le repas dure une heure. Maman a toujours prévu un plat de remplacement pour le grand frère qui ne mange pas le poisson. De la Klaya (sauté d’agneau) avec du bazine (sorte de purée de farine) et du miel. Des fruits sont prévus mais personne n’en mange tant le repas est riche. On débarrasse la table puis sous le contrôle de maman, lavage des mains et des dents. Tout le monde y passe même mon père.
Nouvelle friction à l’eau de Cologne. Mon odeur maintenant est un mélange de poisson salé, de charmoula, de bazine et de Cologne. Ma mère m’habille de la tête aux pieds et me passe le peigne sur les cheveux coupés la veille. Un gros bisou humide, un gros câlin.
Les hommes de la maison sont enfin prêts. Pendant que ma mère prépare le salon pour accueillir les éventuels visiteurs mon père nous amène chez le photographe. Que les garçons. Une photo en noir et blanc et au garde à vous dont la vision aujourd’hui est pathétique. Pendant ce temps les filles et maman sont à la maison. Pour recevoir. Les filles n’auront jamais eu de photos de l’Aïd. Au sortir de chez le photographe nous courons faire le parcours du combattant ou la visite des grands ducs : les tantes, les tontons, les amis. A chaque fois sirop de rose et gâteaux. Parfois de l’orgeat. À 19h pleins comme un œuf nous rentrons à la maison. Là toujours une surprise : un jouet, un pull, un livre ...l'occasion d'un nouveau câlin. Vers 20h Les amis arrivent et l’apéro commence, les bouteilles d’alcool planquées pendant le mois saint renaissaient de leurs cendres. Les enfants ont de nouveau droit au soda Mseddi. Les grands enfants à de la bière. Vers 22h (on ne dine pas car vu les calories ingurgitées on est pleins) Papa sort le Teppaz : un tourne disque sur lequel il mettait un vinyl : un tango. Pendant que la pauvre machine crachouille mon père entame un pas de tango avec ma mère qui s’est mise sur son 31. Le sommeil gagne mes yeux et dans mes oreilles court toujours « la comparsita » jusqu’à ce jour et dans mes yeux mes parents qui tournoient.
Faites rêver vos enfants : ils n’oublieront jamais.
Bonne fête et mollo sur le poisson salé et la charmoula.
MALI
Ma mère m’a déjà acheté il y a quelques jours des chaussures flambant neuves, des chaussettes qui ne tombent pas, le pantalon a déjà été fabriqué chez le tailleur, la chemise de mon grand frère est trop grande pour mon cou mais « elle est presque neuve », le pull tricoté pendant les veillées du Ramadhan m’arrive aux genoux.
La veille de l’Aïd est une nuit blanche…le pseudo réveil avec le soleil…le jour J enfin…courir vers le lit conjugal de ses parents pour le baiser humide et le dinar de la fête. Le câlin parental, la douceur de leurs mots.
Puis Les fourneaux qui ronronnent, ma mère qui court, mon papa qui ronchonne, la charmoula qui boue. Et l’odeur de ce poisson bouilli qui rempli la maison. La maison est en effervescence : la baignoire est remplie car tout le monde doit être propre. Le papa en premier, la maman en dernier. Friction à l’eau de Cologne de Roger Gallet à la sortie, odeur qui se mélange au poisson et à la charmoula.
Les enfants mettent la table en ce jour béni et à 11h du matin le repas est servi. Avec du soda. Du soda Mseddi (marque de soda locale à l’époque). Boisson réservée à l’Aïd. Un mélange de sucré de soda, de charmoula et salé (hyper salé le poisson) propice au diabète et à l’hypertension. Et tellement bon. Le repas dure une heure. Maman a toujours prévu un plat de remplacement pour le grand frère qui ne mange pas le poisson. De la Klaya (sauté d’agneau) avec du bazine (sorte de purée de farine) et du miel. Des fruits sont prévus mais personne n’en mange tant le repas est riche. On débarrasse la table puis sous le contrôle de maman, lavage des mains et des dents. Tout le monde y passe même mon père.
Nouvelle friction à l’eau de Cologne. Mon odeur maintenant est un mélange de poisson salé, de charmoula, de bazine et de Cologne. Ma mère m’habille de la tête aux pieds et me passe le peigne sur les cheveux coupés la veille. Un gros bisou humide, un gros câlin.
Les hommes de la maison sont enfin prêts. Pendant que ma mère prépare le salon pour accueillir les éventuels visiteurs mon père nous amène chez le photographe. Que les garçons. Une photo en noir et blanc et au garde à vous dont la vision aujourd’hui est pathétique. Pendant ce temps les filles et maman sont à la maison. Pour recevoir. Les filles n’auront jamais eu de photos de l’Aïd. Au sortir de chez le photographe nous courons faire le parcours du combattant ou la visite des grands ducs : les tantes, les tontons, les amis. A chaque fois sirop de rose et gâteaux. Parfois de l’orgeat. À 19h pleins comme un œuf nous rentrons à la maison. Là toujours une surprise : un jouet, un pull, un livre ...l'occasion d'un nouveau câlin. Vers 20h Les amis arrivent et l’apéro commence, les bouteilles d’alcool planquées pendant le mois saint renaissaient de leurs cendres. Les enfants ont de nouveau droit au soda Mseddi. Les grands enfants à de la bière. Vers 22h (on ne dine pas car vu les calories ingurgitées on est pleins) Papa sort le Teppaz : un tourne disque sur lequel il mettait un vinyl : un tango. Pendant que la pauvre machine crachouille mon père entame un pas de tango avec ma mère qui s’est mise sur son 31. Le sommeil gagne mes yeux et dans mes oreilles court toujours « la comparsita » jusqu’à ce jour et dans mes yeux mes parents qui tournoient.
Faites rêver vos enfants : ils n’oublieront jamais.
Bonne fête et mollo sur le poisson salé et la charmoula.
MALI
mercredi 16 septembre 2009
DEUS LO VOLT
Elle était (elle est ?) belle ma voisine. Imaginez : la trentaine, une jolie fille bien bâtie, mince, cheveux au vent, souvent en jeans, dans sa petite voiture noire. Elle courait, elle courait sous le soleil de plomb. Elle faisait bâtir sa maison en même temps que moi. On est voisins. On se voyait souvent sur le chantier. Elle courait, courait, toujours pressée, emmenant ses enfants à l’école, faisant ses courses, téléphone au cou et surtout menant son chantier de main de fer. Elle n’hésitait pas à élever la voix devant le maçon, ou le plombier ou l’électricien. Elle se faisait respecter et tout ce joli monde l’admirait et la craignait. De mon chantier j’observais le manège et je me disais qu’elle était bien plus efficace que moi pour mener une bâtisse. On se faisait la bise, demandions des nouvelles…etc. Parfois avec son regard malicieux et plein de charme elle m’appelait à haute voix et de chantier à chantier : « Voisin, pourriez vous me prêter deux sacs de ciment car il faut que la chape finisse ce soir. Ou’Allah je vous les rends demain » Comment refuser ?
Mon chantier s’est achevé quelques mois avant le sien. Puis j’ai dû m’absenter quelques années. 5 Ans après lors de mes vacances je l’ai revue. Bises, commentaires d’usage…mais…un malaise : elle portait un foulard. J’ai fait comme si je n’avais rien vu. J’ai demandé des nouvelles de son époux, de ses enfants. Réponse plate. Elle était apparemment gênée. Je n’ai pas insisté.
L’année d’après je la revois devant sa maison. Elle me salue de loin avec la main. Je quitte ma voiture et me dirige pour lui faire la bise. Elle me tend la main.
12 mois passent. Je la revois elle porte une djellaba noire, un voile. On ne voit plus que la moitié de son visage. Poliment je lui tends la main. Elle refuse cette poignée. Elle me demande, à un mètre de distance, comment va ma famille. Puis elle court rentrer chez elle.
Cet été je la vois de mon balcon. J’agite les bras. Son mari la suit. Je sors pour les saluer. Son époux que je voyais pour la première fois en 10 ans me dit : « ma femme a fait un vœu : elle ne doit plus toucher aucun homme elle ne conduit plus la voiture ». Je réponds : « elle a eu un accident ? Une maladie ? » « Non » dit il «c’est comme ça (hakka) ». « Très bien » je dis, « très bien. » Et je retourne chez moi.
Bien entendu je respecte et tolère la manière de vivre de tout le monde. Mais cela ne m’empêche pas de me poser des questions : quel phénomène a pu pousser cette femme de passer, de part sa volonté apparemment, de l’état de femme libre à l’état de femme sous tutelle ? Est-ce la pression sociale ? Sont ce des problèmes personnels ? Je ne peux imaginer que ce soit la religion car rien de ce qu’elle faisait n’était contraire à une vie pieuse et sereine. C’est terrible…car je l’ai eue au téléphone il y a quelques mois : « Dieu le veut » me dit elle. « Deus lo volt » criait Urbain II, pape, à Clermont le 27 novembre 1095. On sait ce qu’ont donné les croisades.
C’est terrible car quoi répondre quand Dieu le veut ? Quoi répondre ?
Vous devez connaître autour de vous des gens qui ont toujours raison. Avant même qu’ils n’aient ouvert la bouche, ils ont raison. Inutile d’écouter leurs questions ou leurs réflexions puisqu’ils ont raison.
Bien sûr Dieu a toujours raison. Mais ceux qui parlent de Lui, ont-ils toujours raison ?
Le poète a toujours raison : la femme est l’avenir de l’homme.
Pauvre Planète.
Vivement l’Aïd
Bien à vous.
MALI
Mon chantier s’est achevé quelques mois avant le sien. Puis j’ai dû m’absenter quelques années. 5 Ans après lors de mes vacances je l’ai revue. Bises, commentaires d’usage…mais…un malaise : elle portait un foulard. J’ai fait comme si je n’avais rien vu. J’ai demandé des nouvelles de son époux, de ses enfants. Réponse plate. Elle était apparemment gênée. Je n’ai pas insisté.
L’année d’après je la revois devant sa maison. Elle me salue de loin avec la main. Je quitte ma voiture et me dirige pour lui faire la bise. Elle me tend la main.
12 mois passent. Je la revois elle porte une djellaba noire, un voile. On ne voit plus que la moitié de son visage. Poliment je lui tends la main. Elle refuse cette poignée. Elle me demande, à un mètre de distance, comment va ma famille. Puis elle court rentrer chez elle.
Cet été je la vois de mon balcon. J’agite les bras. Son mari la suit. Je sors pour les saluer. Son époux que je voyais pour la première fois en 10 ans me dit : « ma femme a fait un vœu : elle ne doit plus toucher aucun homme elle ne conduit plus la voiture ». Je réponds : « elle a eu un accident ? Une maladie ? » « Non » dit il «c’est comme ça (hakka) ». « Très bien » je dis, « très bien. » Et je retourne chez moi.
Bien entendu je respecte et tolère la manière de vivre de tout le monde. Mais cela ne m’empêche pas de me poser des questions : quel phénomène a pu pousser cette femme de passer, de part sa volonté apparemment, de l’état de femme libre à l’état de femme sous tutelle ? Est-ce la pression sociale ? Sont ce des problèmes personnels ? Je ne peux imaginer que ce soit la religion car rien de ce qu’elle faisait n’était contraire à une vie pieuse et sereine. C’est terrible…car je l’ai eue au téléphone il y a quelques mois : « Dieu le veut » me dit elle. « Deus lo volt » criait Urbain II, pape, à Clermont le 27 novembre 1095. On sait ce qu’ont donné les croisades.
C’est terrible car quoi répondre quand Dieu le veut ? Quoi répondre ?
Vous devez connaître autour de vous des gens qui ont toujours raison. Avant même qu’ils n’aient ouvert la bouche, ils ont raison. Inutile d’écouter leurs questions ou leurs réflexions puisqu’ils ont raison.
Bien sûr Dieu a toujours raison. Mais ceux qui parlent de Lui, ont-ils toujours raison ?
Le poète a toujours raison : la femme est l’avenir de l’homme.
Pauvre Planète.
Vivement l’Aïd
Bien à vous.
MALI
mardi 8 septembre 2009
Histoire Ramadhanesque ou « quand Kafka s’en mêle »
Quand j’étais gamin, pendant le mois sacré, il n’y avait pas de télé. Après la rupture du jeûne on se rassemblait autour d’un « Raoui » une personne d’un certain âge qui nous racontait des histoires, souvent préludes à une longue rêverie et à de jolis rêves.
Je vais ce soir endosser son costume et vous raconter une histoire vraie survenue il y peu de mois voire peu d’années à une de mes connaissances : un homme de la trentaine, tunisien, vivant en France, marié, et qui avait deux enfants en bas âge. Par commodité on va l’appeler Adam.
Ce jeune homme rentre avec femme et enfants passer la fin du Ramadhan et l’Aïd en Tunisie. A l’aéroport de Tunis, son épouse et lui-même avaient pris des files différentes pour accéder à la police, manière de gagner quelques minutes si une file avançait plus vite que l’autre. Les enfants gambadaient de file en file. Adam (binational) avait en sa possession son passeport tunisien et les passeports tunisiens des enfants alors que son épouse (binationale) avait son passeport tunisien et son passeport français sur lequel les enfants étaient inscrits comme accompagnants. Le hasard (encore un mot d’origine arabe, ezzhar) a fait qu’ils arrivèrent en même temps devant les contrôles de police. Au moment du passage, les enfants étaient avec leur mère. Ils sont donc passés « sur son passeport » comme accompagnants. Lui, étant seul au moment du passage ne montre que son passeport tunisien. Les vacances passent. Son épouse pour des raisons professionnelles était retournée en France 4 jours avant le reste de sa famille. Le jour du retour, Adam se présente à la police des frontières avec ses deux enfants et leurs 3 passeports tunisiens. Le policier alors lui demande : "Quand donc sont rentrés vos enfants ?" Il répond "tel jour avec moi." Le policier souffle un grand coup et lui dit : « je ne vois pas de tampon d’entrée sur le passeport de vos enfants. Donc ils ne sont pas entrés. Et, s’ils ne sont pas entrés alors ils ne peuvent pas sortir. » Adam explique alors l’histoire des files d’attente lors de son arrivée, son épouse, etc.. Le policier remonte ses vraies fausses Ray Ban de soleil sur son nez (il n’y avait que le néon qui éclairait) et dit : « Ya khouya (mon frère) vos enfants ne peuvent pas sortir puisqu’ils ne sont pas entrés ! C’est simple tout de même». Oui simple, imparable tu ne peux sortir si tu n’es pas entré… pardi ! Alors mon ami lui demande de se lever et regarder par dessus sa banque : « et ces deux gamins, ils viennent d’où d’après vous. » Il rétorque : « je ne sais pas d’où ils viennent mais certainement pas de l’étranger puisque sur leur passeport il n’y a aucun tampon d’entrée. Et s’ils ne viennent pas de France alors il leur faut un visa pour y aller » Le sang d’Adam ne fait qu’un tour car il était était à 30 mn du départ. Dialogue de sourds. Sortie si entrée, pas sortie si pas entrée. Notre ami qui commençait à voir rouge demande, alors, à voir le chef du policier. Le chef arrive, gros bide, chemise serrée, mouillée de sueur, il retire sa casquette (son képi ?) de sur sa tête chauve et redit exactement ce qu’avait déjà dit l’agent de police avant lui. « Missalech ya sidi, vous laissez les enfants à Tunis, vous nous adressez par voie consulaire la photocopie du passeport de votre épouse montrant que les enfants sont bien rentrés (en Tunisie), et ensuite ils pourront sortir puisqu’ils seront rentrés ». « Vous rigolez j’espère ». « Est ce que j’ai l’air de rigoler ? » dit il en épongeant son front.Là Adam voit rouge. Ses naseaux fument. Sa voix devient criante. Il explique en hurlant que l’avion décolle dans 20 mn. Sa voix devient tremblante. Adam hurle qu’il n’est absolument pas question de laisser ses enfants, car il n’y a personne pour les garder et que son travail l’oblige à rejoindre son poste sinon la sécurité de centaines de personnes pourrait être compromise. Il précise au policier et qu’il sera tenu pour responsable si le moindre sinistre devait survenir dans son travail à cause de son immobilisation obligée. Adam lui demande et, note son nom. Il est désemparé : il n’a même pas pris son téléphone portable. Il ne peut appeler à l’aide.
A ce moment là, un ange passe. L’ange ramadhanesque est là. Adam sent une once de compassion poindre dans la tête glabre de ce policier. « Suivez-moi ». Adam, le flic et les deux enfants galopent alors à travers un dédale de couloirs et ils arrivent dans une salle ou il y avait une montagne de fiches de police à même le sol. Dans cette gabegie innommable le flic chauve désigne un tas et dit à Adam que la fiche d’entrée de son épouse devrait être là dedans. Et le voilà à 4 pattes entrain de chercher dans ces milliers de fiches celle de son épouse. Le policier et les enfants cherchent aussi et, oh miracle! Au bout de deux minutes, la fiche d’entrée est retrouvée. Le flic dit « effectivement vos enfants sont rentrés » Il réfléchi 5 secondes se gratte les 3 cheveux qui lui restent et demande de le suivre. Nouveau dédale. Escaliers. Ils arrivent aux « arrivées » de l’aéroport. Il prend les passeports des enfants, regarde autour de lui, prend un tampon, change la date et tamponne les passeports des enfants. Il rend les passeports et dit « retournez vite au départ. On ne s’est jamais vu OK ? Je viens de faire un geste illégal. On ne s’est jamais vu OK ? » Dit il en hurlant. Adam sprinte ventre à terre au premier guichet du premier flic accompagné par les gamins qui trouvaient ce cirque amusant. Il représente les mêmes passeports au même premier flic qui, baissant ses lunettes de soleil et en souriant dit « et bien voilà, sidi khouya, fallait pas vous énerver, maintenant qu’ils sont entrés…vos enfants peuvent sortir » en donnant deux grands coups de tampon. L’avion était sur le point de fermer ses portes. Ouf. Merci monsieur le flic chauve.
A priori on s’en tamponne de cette histoire. Mais à posteriori on en rit ou on en pleure ou on remercie Allah pour son omipotence...et on relit Kafka.
Depuis, quand il va aux toilettes, Adam ferme la porte…au cas où il ne pourrait plus l’ouvrir puis qu’elle n’était pas fermée.
Bien à vous
Je vais ce soir endosser son costume et vous raconter une histoire vraie survenue il y peu de mois voire peu d’années à une de mes connaissances : un homme de la trentaine, tunisien, vivant en France, marié, et qui avait deux enfants en bas âge. Par commodité on va l’appeler Adam.
Ce jeune homme rentre avec femme et enfants passer la fin du Ramadhan et l’Aïd en Tunisie. A l’aéroport de Tunis, son épouse et lui-même avaient pris des files différentes pour accéder à la police, manière de gagner quelques minutes si une file avançait plus vite que l’autre. Les enfants gambadaient de file en file. Adam (binational) avait en sa possession son passeport tunisien et les passeports tunisiens des enfants alors que son épouse (binationale) avait son passeport tunisien et son passeport français sur lequel les enfants étaient inscrits comme accompagnants. Le hasard (encore un mot d’origine arabe, ezzhar) a fait qu’ils arrivèrent en même temps devant les contrôles de police. Au moment du passage, les enfants étaient avec leur mère. Ils sont donc passés « sur son passeport » comme accompagnants. Lui, étant seul au moment du passage ne montre que son passeport tunisien. Les vacances passent. Son épouse pour des raisons professionnelles était retournée en France 4 jours avant le reste de sa famille. Le jour du retour, Adam se présente à la police des frontières avec ses deux enfants et leurs 3 passeports tunisiens. Le policier alors lui demande : "Quand donc sont rentrés vos enfants ?" Il répond "tel jour avec moi." Le policier souffle un grand coup et lui dit : « je ne vois pas de tampon d’entrée sur le passeport de vos enfants. Donc ils ne sont pas entrés. Et, s’ils ne sont pas entrés alors ils ne peuvent pas sortir. » Adam explique alors l’histoire des files d’attente lors de son arrivée, son épouse, etc.. Le policier remonte ses vraies fausses Ray Ban de soleil sur son nez (il n’y avait que le néon qui éclairait) et dit : « Ya khouya (mon frère) vos enfants ne peuvent pas sortir puisqu’ils ne sont pas entrés ! C’est simple tout de même». Oui simple, imparable tu ne peux sortir si tu n’es pas entré… pardi ! Alors mon ami lui demande de se lever et regarder par dessus sa banque : « et ces deux gamins, ils viennent d’où d’après vous. » Il rétorque : « je ne sais pas d’où ils viennent mais certainement pas de l’étranger puisque sur leur passeport il n’y a aucun tampon d’entrée. Et s’ils ne viennent pas de France alors il leur faut un visa pour y aller » Le sang d’Adam ne fait qu’un tour car il était était à 30 mn du départ. Dialogue de sourds. Sortie si entrée, pas sortie si pas entrée. Notre ami qui commençait à voir rouge demande, alors, à voir le chef du policier. Le chef arrive, gros bide, chemise serrée, mouillée de sueur, il retire sa casquette (son képi ?) de sur sa tête chauve et redit exactement ce qu’avait déjà dit l’agent de police avant lui. « Missalech ya sidi, vous laissez les enfants à Tunis, vous nous adressez par voie consulaire la photocopie du passeport de votre épouse montrant que les enfants sont bien rentrés (en Tunisie), et ensuite ils pourront sortir puisqu’ils seront rentrés ». « Vous rigolez j’espère ». « Est ce que j’ai l’air de rigoler ? » dit il en épongeant son front.Là Adam voit rouge. Ses naseaux fument. Sa voix devient criante. Il explique en hurlant que l’avion décolle dans 20 mn. Sa voix devient tremblante. Adam hurle qu’il n’est absolument pas question de laisser ses enfants, car il n’y a personne pour les garder et que son travail l’oblige à rejoindre son poste sinon la sécurité de centaines de personnes pourrait être compromise. Il précise au policier et qu’il sera tenu pour responsable si le moindre sinistre devait survenir dans son travail à cause de son immobilisation obligée. Adam lui demande et, note son nom. Il est désemparé : il n’a même pas pris son téléphone portable. Il ne peut appeler à l’aide.
A ce moment là, un ange passe. L’ange ramadhanesque est là. Adam sent une once de compassion poindre dans la tête glabre de ce policier. « Suivez-moi ». Adam, le flic et les deux enfants galopent alors à travers un dédale de couloirs et ils arrivent dans une salle ou il y avait une montagne de fiches de police à même le sol. Dans cette gabegie innommable le flic chauve désigne un tas et dit à Adam que la fiche d’entrée de son épouse devrait être là dedans. Et le voilà à 4 pattes entrain de chercher dans ces milliers de fiches celle de son épouse. Le policier et les enfants cherchent aussi et, oh miracle! Au bout de deux minutes, la fiche d’entrée est retrouvée. Le flic dit « effectivement vos enfants sont rentrés » Il réfléchi 5 secondes se gratte les 3 cheveux qui lui restent et demande de le suivre. Nouveau dédale. Escaliers. Ils arrivent aux « arrivées » de l’aéroport. Il prend les passeports des enfants, regarde autour de lui, prend un tampon, change la date et tamponne les passeports des enfants. Il rend les passeports et dit « retournez vite au départ. On ne s’est jamais vu OK ? Je viens de faire un geste illégal. On ne s’est jamais vu OK ? » Dit il en hurlant. Adam sprinte ventre à terre au premier guichet du premier flic accompagné par les gamins qui trouvaient ce cirque amusant. Il représente les mêmes passeports au même premier flic qui, baissant ses lunettes de soleil et en souriant dit « et bien voilà, sidi khouya, fallait pas vous énerver, maintenant qu’ils sont entrés…vos enfants peuvent sortir » en donnant deux grands coups de tampon. L’avion était sur le point de fermer ses portes. Ouf. Merci monsieur le flic chauve.
A priori on s’en tamponne de cette histoire. Mais à posteriori on en rit ou on en pleure ou on remercie Allah pour son omipotence...et on relit Kafka.
Depuis, quand il va aux toilettes, Adam ferme la porte…au cas où il ne pourrait plus l’ouvrir puis qu’elle n’était pas fermée.
Bien à vous
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