En préambule : je ne cherche à provoquer personne. Je suis profondément respectueux des croyances de chaque fils et fille d’Adam. Si je me permet de « critiquer » Dieu c’est parce que je l’aime et que je sais bien qu’il a de l’humour et qu’il saura me pardonner. Pardonnez moi mon Dieu bien aimé.
Dieu est un être (qui l’a créé?) appartenant au monde supérieur (ou inférieur), doué de qualités de transcendance (genre ascenseur). Il nous permet de nous dépasser. Il se manifeste dans ses missions auprès des hommes, et il entre en relation avec eux pour orienter leur existence ou pour satisfaire son besoin de communication et dont il reçoit l’hommage cultuel en retour (les religions).
Une fois cette définition comprise voyons ce qu’en pensent les autres (les non musulmans) : Le concept grec de la divinité est essentiellement polythéiste : il y a beaucoup de dieux : c’est la Cité, la famille des dieux. Mais cette conception est dans la représentation d’un dieu suprême, père des dieux et des hommes. Les nombreux dieux signifient la plénitude de la vie divine : pour les Grecs, le Dieu unique, ce serait tout juste un appauvrissement du divin (Platon). Les grands dieux vivent loin des hommes, les uns dans le ciel, les autres dans les profondeurs de la mer ou du sol ou de la mer. Entre l’homme et le dieu, il n’est plus question de communion, mais de relations de bon voisinage.
Mais revenons au Dieu que l’on nous a enseigné : C’est au sentiment de l’existence d’un dieu que l’homme doit celui de l’infini, de l’universalité, de la gloire, de l’immortalité. C’est à cet instinct de la divinité qu’il doit celui de la vertu, qui règle ses innombrables désirs vers le bonheur de ses semblables, dans la crainte ou l’espérance que lui inspire le sentiment d’un être suprême, vengeur et rémunérateur. C’est ce qui me choque dans l’Islam : Dieu est un Comptable, il pardonne peu et promet beaucoup aux hommes. Des houris au paradis pour les hommes (et pour les femmes?).
Chez les juifs : être éternel, créateur de tout ce qui existe et providence de l’univers créé, à qui les hommes doivent un culte. Dieu créa l’homme à son image. Dieu est infini. Il faut, disent-ils, invoquer Dieu, rendre gloire à Dieu. Dieu est l’unité et la multiplicité. Or, de même que Dieu est à la fois un et plusieurs, chaque créature de Dieu est à la fois une et multiple. Donc, Dieu nous a crée sous de multiples facettes : hommes et femmes modèles, maris, épouses, militantes mais peut être aussi amantes et passionnées. Donc de même que Moïse appelle Dieu Aelohim, de même il appelle tous les hommes Adam. Aelohim veut dire Lui-des-Dieux, c’est-à -dire l’être des êtres. Adam veut dire l’homme universel, l’humanité, le genre humain, c’est-à -dire l’homme qui est en même temps les hommes, comme Dieu ou l’être est en même temps les êtres. Mais Haoua (Eve) veut dire quoi ?
Le christianisme contient une solution du monde extrêmement simple et étonnamment hardie. Au centre, l’affirmation intransigeante d’un Dieu personnel : Dieu-providence, menant l’univers avec sollicitude et Dieu-révélateur, se communiquant à l’homme sur le plan et par les voies de l’intelligence.
Mais alors dans tout cela, qui est Dieu ? La tradition et l’histoire, l’habitude et l’éducation favorisent l’identification, de l’idée d’un Dieu et de l’idée de Dieu, seul vrai Dieu, toujours vainqueur comparé à d’autres dieux. La sensualité. L’amour. Les sens. Les caresses. La pénétration. L’Orgasme. Ne sont t-ils pas des manifestations de Dieu ? Ne dit on pas beau comme un dieu. Dieu m’est témoin que je ne veux que notre bonheur. Dieu me pardonnera mes « gros mots ». Mais je ne lui pardonnerai pas d’avoir écrasé la moitié de l’humanité c’est-à -dire les femmes. Oui, les 3 religions que sont l’Islam, le judaïsme et bien sûr le christianisme sont 3 “modes d’emploi” de Dieu qui sont très proches. Je ne suis pas personnellement religieux au sens ou je ne pratique aucune religion. Mais je suis croyant en Dieu. Ce qui me gêne dans ces 3 religions c’est qu’elles ont été écrites par des hommes (sauf pour le Coran, mais la sunna et les hadiths et la choura l’on été par les hommes) donc, je disais, écrites par des hommes pour asservir les femmes et les autres. Je ne parlerai pas de la condition de la femme dans ces 3 religions : catastrophique. Aussi bien chez les juifs, chez les chrétiens que chez les musulmans, la femme a un statut inférieur à l’homme. Elle est quasiment sous tutelle. Cela me gène beaucoup. Et je ne pense pas que Dieu ait voulu cela. Les femmes sont au même titre que les hommes des enfants de Dieu. Et pour Lui ils sont forcement égaux en droits. Je ne parlerai pas non plus du Moyen Orient déchiré par les guerres depuis toujours. Mais regardez ce qui se passe en Irlande ou des chrétiens se déchirent entre eux, ou bien ce qui se passe en Afrique avec le génocide du Rwanda etc… Tout cela au nom de la religion.
Je disais que je suis par contre croyant. Parce qu’Il m’aide à expliquer l’inexplicable et à supporter l’insupportable. Je crois que Dieu a créé le monde et qu’il aime tous les êtres humains quel qu’ils soient. Un japonais, un africain, un russe, un israélien ou bien un jordanien, un indien, une métisse sont identiques aux yeux de Dieu. Le Destin, notre destin, est entre nos mains. Il n’est pas entre les mains de Dieu car Dieu ne peut s’occuper individuellement de 7 milliards d’humains … dont 90% sont désespérés.
Allah pardonnez mon audace auprès de Vous.
Cordialement. MALI
vendredi 24 juillet 2009
mardi 23 juin 2009
Islam et violence
Chers amis (es),
Je constate que la poésie ne suscite pas de commentaires : plusieurs hypothèses :
- elle est mal écrite et ne suscite aucune émotion,
- Les lecteurs (trices) ne sont pas sensibles à cet art
- Elle est tellement évoluée que l’on reste bouche bée. Ceci étant bien sûr de l’humour provocateur.
Je vais donc arrêter de publier la poésie sur ce blog pour me cantonner à la philo, religion, politique, sociologie et autre science non pas vraiment scientifique.
Je vais essayer d’aborder, ce jour, un sujet sensible qui hante les européens (quelle que soit leur religion) : L’Islam est elle une religion violente ?
Une polémique s’était constituée il y environ un an propulsée par les propos du Pape Benoît XVI. Ce pape allemand citant Manuel II Paléologue, dit que Mahomet (Mouhammad saaws) a propagé sa foi par l'épée, la violence, le terrorisme et le crime.
Certes, le Prophète a propagé l’Islam, selon les circonstances, par la Parole, par l'Exemple et aussi par l'Epée. Mais l’Occident réduit l'islam à la violence et laisse entendre que cette violence lui était consubstantielle, parce que la raison lui était étrangère. C’est dire que l’Islam contiendrait par essence, de part même de son existence, de la violence.
Bien entendu ceci révèle une ignorance des valeurs spirituelles que l'Islam a apportées aux peuples qui l'ont embrassé, comme de la grandeur des siècles où Islam a rimé avec liberté de conscience de recherche et d’expérimentation scientifique voire de libertinage. Les textes sont toujours interprétés. La violence, de l'Inquisition, de la conquête des Amériques et ses millions de morts, n'est pas inscrite dans les Evangiles, mais elle a eu lieu et a été justifiée par une interprétation tendancieuse de ces textes. Aucun peuple n’a été plus violent que l’occident judéochrétien.
Dans le contexte historique de La Mecque, protégé par son clan, Muhammad (Mahomet SAAWS) a pu propager l'islam par la récitation du Coran et par la réponse aux interrogations qu'il suscitait. Il s'est trouvé directement confronté à la logique tribale de l'Arabie du VII ème siècle, où les divergences ne pouvaient être réglées que par des compromis ou par la guerre. Le monothéisme musulman ne pouvant faire l’objet de compromis polythéistes la guerre était inévitable. Le Prophète (SAAWS) a voulu tirer les Arabes d'un univers borné par les allégeances claniques et un paganisme sommaire, pour leur offrir de vastes horizons eschatologiques, spirituels et intellectuels totalement inconnus d'eux. Il a élargi leurs perspectives aux dimensions de l'histoire, celle de la Création, celle de l'Humanité, celle de la continuité des religions révélées. Et il a amené chaque homme - et chaque femme - à se forger une conscience personnelle, par où ils devenaient comptables devant Dieu de leurs choix individuels.
La lecture du Livre est alors libératrice, à partir de laquelle le croyant peut répondre au fondamentalisme. Le Coran s’est fait dans le temps. Il a été révélé de 610 à 632, dans des circonstances changeantes. De très nombreux versets sont littéralement descendus du ciel en réponse à des questions posées par le Prophète, à des attentes exprimées par ses compagnons. Il est le fruit de ce va-et-vient incessant entre interrogations montant de la terre et prescriptions descendant du ciel. Il prescrit l’amour, la science, le désir, le ciel, et la résistance (guerre ?) et plusieurs autres choses fondamentales.
Certains versets pouvant être abrogés ou « corrigés » par d'autres, le Livre est un processus vivant, par où la parole de Dieu s'est, en quelque sorte, « relue » elle-même face à des attentes humaines. Mais Allah écoute tout…même les Hommes.
Cependant beaucoup de versets ont du mal à être transposés au XXIe siècle. Par exemple : l'esclavage, le butin de guerre, la mise à mort des vaincus, la polygamie, les châtiments corporels, autant de pratiques liées à une époque révolue.
Mais pour le Coran l'universel est indissociable du particulier, le général impensable hors du circonstanciel. L’individu doit à chaque étape, faire la part de ce qui concerne pour toujours l'ensemble de l'humanité et ce qui, s'adressant en particulier aux Arabes du VII siècle, ne peut plus concerner le XXIe siècle.
Hélas, ce discours est inaudible pour neuf musulmans sur dix ! Pas si sûr. Ceux qui exigent une lecture littéraliste du Coran tentent de nous ramener à une époque où, pour un musulman, comme pour un juif ou un chrétien d'ailleurs, l'univers était divinisé et où la vie sur terre n'avait pas de valeur intrinsèque, n'était qu'un instant suspendu au flanc de l'Eternité.
Il a été découvert récemment (il y a une dizaine d’années) au Yémen, un Coran écrit 50 ans après la mort du Prophète (SAAWS), semble t il. Ce coran est écrit en arabe non voyellé et non pointé. Je vous laisse imaginer les interprétations entre le noun le ta et le tha…et le ba, le ya, etc etc (consonnes de l’alphabet arabe). Bref, Après 4 ans d’études les orientalistes allemands (qui ont récupéré ce document dans la poubelle du chantier de la mosquée) concluent : qu’il y a plusieurs mots dans ce Coran certes arabes mais aussi araméens, hébreux, syriaques. Qu’il n’y a pas de correspondance entre le Coran officiel tel que connu de nos jours, et le Coran trouvé. Littéralement hallucinante que cette histoire. Incroyable. Elle mérite d’être creusée. Le Saint Coran aurait il d’autres vies ?
Car chers amis, tous les musulmans ne sont pas idiots, contrairement à ce que pensent certains, beaucoup de certains. Haut soit portée la parole d’Allah…et de la Démocratie et de la Tolérance.
Que la Paix d'Allah nous accompagne.
MALI
Je constate que la poésie ne suscite pas de commentaires : plusieurs hypothèses :
- elle est mal écrite et ne suscite aucune émotion,
- Les lecteurs (trices) ne sont pas sensibles à cet art
- Elle est tellement évoluée que l’on reste bouche bée. Ceci étant bien sûr de l’humour provocateur.
Je vais donc arrêter de publier la poésie sur ce blog pour me cantonner à la philo, religion, politique, sociologie et autre science non pas vraiment scientifique.
Je vais essayer d’aborder, ce jour, un sujet sensible qui hante les européens (quelle que soit leur religion) : L’Islam est elle une religion violente ?
Une polémique s’était constituée il y environ un an propulsée par les propos du Pape Benoît XVI. Ce pape allemand citant Manuel II Paléologue, dit que Mahomet (Mouhammad saaws) a propagé sa foi par l'épée, la violence, le terrorisme et le crime.
Certes, le Prophète a propagé l’Islam, selon les circonstances, par la Parole, par l'Exemple et aussi par l'Epée. Mais l’Occident réduit l'islam à la violence et laisse entendre que cette violence lui était consubstantielle, parce que la raison lui était étrangère. C’est dire que l’Islam contiendrait par essence, de part même de son existence, de la violence.
Bien entendu ceci révèle une ignorance des valeurs spirituelles que l'Islam a apportées aux peuples qui l'ont embrassé, comme de la grandeur des siècles où Islam a rimé avec liberté de conscience de recherche et d’expérimentation scientifique voire de libertinage. Les textes sont toujours interprétés. La violence, de l'Inquisition, de la conquête des Amériques et ses millions de morts, n'est pas inscrite dans les Evangiles, mais elle a eu lieu et a été justifiée par une interprétation tendancieuse de ces textes. Aucun peuple n’a été plus violent que l’occident judéochrétien.
Dans le contexte historique de La Mecque, protégé par son clan, Muhammad (Mahomet SAAWS) a pu propager l'islam par la récitation du Coran et par la réponse aux interrogations qu'il suscitait. Il s'est trouvé directement confronté à la logique tribale de l'Arabie du VII ème siècle, où les divergences ne pouvaient être réglées que par des compromis ou par la guerre. Le monothéisme musulman ne pouvant faire l’objet de compromis polythéistes la guerre était inévitable. Le Prophète (SAAWS) a voulu tirer les Arabes d'un univers borné par les allégeances claniques et un paganisme sommaire, pour leur offrir de vastes horizons eschatologiques, spirituels et intellectuels totalement inconnus d'eux. Il a élargi leurs perspectives aux dimensions de l'histoire, celle de la Création, celle de l'Humanité, celle de la continuité des religions révélées. Et il a amené chaque homme - et chaque femme - à se forger une conscience personnelle, par où ils devenaient comptables devant Dieu de leurs choix individuels.
La lecture du Livre est alors libératrice, à partir de laquelle le croyant peut répondre au fondamentalisme. Le Coran s’est fait dans le temps. Il a été révélé de 610 à 632, dans des circonstances changeantes. De très nombreux versets sont littéralement descendus du ciel en réponse à des questions posées par le Prophète, à des attentes exprimées par ses compagnons. Il est le fruit de ce va-et-vient incessant entre interrogations montant de la terre et prescriptions descendant du ciel. Il prescrit l’amour, la science, le désir, le ciel, et la résistance (guerre ?) et plusieurs autres choses fondamentales.
Certains versets pouvant être abrogés ou « corrigés » par d'autres, le Livre est un processus vivant, par où la parole de Dieu s'est, en quelque sorte, « relue » elle-même face à des attentes humaines. Mais Allah écoute tout…même les Hommes.
Cependant beaucoup de versets ont du mal à être transposés au XXIe siècle. Par exemple : l'esclavage, le butin de guerre, la mise à mort des vaincus, la polygamie, les châtiments corporels, autant de pratiques liées à une époque révolue.
Mais pour le Coran l'universel est indissociable du particulier, le général impensable hors du circonstanciel. L’individu doit à chaque étape, faire la part de ce qui concerne pour toujours l'ensemble de l'humanité et ce qui, s'adressant en particulier aux Arabes du VII siècle, ne peut plus concerner le XXIe siècle.
Hélas, ce discours est inaudible pour neuf musulmans sur dix ! Pas si sûr. Ceux qui exigent une lecture littéraliste du Coran tentent de nous ramener à une époque où, pour un musulman, comme pour un juif ou un chrétien d'ailleurs, l'univers était divinisé et où la vie sur terre n'avait pas de valeur intrinsèque, n'était qu'un instant suspendu au flanc de l'Eternité.
Il a été découvert récemment (il y a une dizaine d’années) au Yémen, un Coran écrit 50 ans après la mort du Prophète (SAAWS), semble t il. Ce coran est écrit en arabe non voyellé et non pointé. Je vous laisse imaginer les interprétations entre le noun le ta et le tha…et le ba, le ya, etc etc (consonnes de l’alphabet arabe). Bref, Après 4 ans d’études les orientalistes allemands (qui ont récupéré ce document dans la poubelle du chantier de la mosquée) concluent : qu’il y a plusieurs mots dans ce Coran certes arabes mais aussi araméens, hébreux, syriaques. Qu’il n’y a pas de correspondance entre le Coran officiel tel que connu de nos jours, et le Coran trouvé. Littéralement hallucinante que cette histoire. Incroyable. Elle mérite d’être creusée. Le Saint Coran aurait il d’autres vies ?
Car chers amis, tous les musulmans ne sont pas idiots, contrairement à ce que pensent certains, beaucoup de certains. Haut soit portée la parole d’Allah…et de la Démocratie et de la Tolérance.
Que la Paix d'Allah nous accompagne.
MALI
vendredi 19 juin 2009
Elections ou érections ?
Il parait que l’on vote en Tunisie en 2009. Pour élire le Président (la présidente ?) de la République.
En 1925, les Égyptiennes ont obtenu, en tant qu'auditrices, un « réduit » (maqsura), dans le Parlement. Dans d'autres pays arabes, et jusqu'à ce jour, le sort des femmes qui veulent sortir au grand jour de la vie publique est plus tragique (Koweit). En dépit d'une augmentation sensible du taux des femmes arabes actives et instruites, l'indice d''« empowerment» adopté par le PNUD, (Programme des Nations Unies pour le Développement) indice composite, « montre clairement que les pays arabes souffrent d'une nette déficience en la matière », de telle sorte que, malgré ses richesses, la région arabe se trouve classée au bas de l'échelle mondiale, juste avant l'Afrique sub-saharienne. Dans les pays arabes qui accordent aux femmes des droits politiques, le taux de représentation des femmes dans les parlements ne dépasse pas 6 %.
Manifestement cela bloque. Tout est régi par la Shariâ (droit musulman tel qu'il est revendiqué et reconstruit aujourd'hui) qui préfère le mâle. L'étalon se dit «fahl» en arabe. Mais cette traduction n'est qu'approximative : «fahl» désigne aussi bien l'étalon animal qu'humain. C’est un mythe tapi dans la conception arabe de la politique. La politique ne peut être que virile : le chef absolu qui transforme ses semblables en sujet subalternes.
Le fahl (fhal dit on en Tunisie) c’est quoi donc ? : C’est l’étalon, chef, mâle, robuste et unique, c’est le mâle vigoureux destiné à la reproduction. Il est surtout le mâle belliqueux qui l'emporte sur les autres mâles dans des combats où c'est surtout la femelle qui est convoitée. Il gère, à lui seul, les affaires de la communauté. Sa virilité est hors de doute. Les femmes, les hermaphrodites, les pédérastes, et les esclaves n'ont pas le droit d'exercer les fonctions d'autorité privée et publique. Ce n'est pas seulement le hadith du prophète (saaws): «Jamais le peuple qui confie ses affaires à une femme ne connaîtra le succès» qui explique cette exclusion des femmes. Elle découle de la domination masculine patriarcale qui fait de la femme un des objets d'échange entre les hommes. Le principe d'autorité se dit «qiam» : stature debout, érection. Il est annoncé dans le verset, tiré de la sourate « les femmes » : Que Satan soit maudit et lapidé par Allah: « Les hommes ont autorité sur les femmes du fait qu'Allah a préféré certains d'entre vous à certains autres, et du fait que [les hommes] font dépense sur leurs biens [en faveur de leurs femmes]. Les [femmes] vertueuses font oraison et protègent ce qui doit l'être (?), du fait de ce qu'Allah consigne (?). Celles dont vous craignez l'indocilité, admonestez-les ! Reléguez-les dans les lieux où elles couchent ! Frappez-les ! Si elles vous obéissent, ne cherchez plus contre elles de voie [de contrainte] ! Allah est auguste et grand. » (VI, 34).
C’est l’étalon unique, et non pas la loi impersonnelle, qui fait régner l'ordre dans la communauté. Ou plus précisément, la loi se confond avec la volonté du chef. Son pouvoir est absolu car rien ne peut s’opposer à lui.
Le principe de consultation (shoura) que l'on présente, de nos jours, comme pouvant remplacer la démocratie peut traduire une aspiration à rationaliser les décisions politiques, mais il ne s'est jamais réalisé. De plus, l'exercice de la shoura est limité aux « hommes qualifiés » qui ne sont pas élus et parmi lesquels il n'y a évidemment pas de femmes.
Mais pourquoi donc l’étalon (Fahl) est si fort ? Parce que c’est Dieu qui a institué l’ordre des étalons et c'est Lui qui fait de sorte que le plus fort l'emporte sur les autres.
La doctrine politique qui a primé dans la tradition est une doctrine du droit divin, similaire à celle du droit divin des rois européens. Elle est surtout exprimée par le principe suivant: «Obéir à l'imam, c'est obéir à Dieu». C'est ainsi qu'on a fait de l'obéissance aux gouverneurs, une composante des convictions politiques des musulmans. «Obéir à l'imam, c'est obéir à Dieu». Œuf corse.
Dans les discours officiels anesthésiants sur la participation politique des femmes, les rudiments concrets du mythe de l'étalon disparaissent, et la face inhumaine de l'étalon cède la place à celle, plus humaine, d'un père protecteur qui défend l'espace inviolable et hisse le drapeau de la nation. Mais c’est du bla bla pour endormir. Le schéma archaïque sexiste et biologiste est martelé : les femmes sont des mineures et les hommes sujets aussi. Nous devons faire ce que le fahl nous dit de faire, comme les poules obéissant à leur coq. De même, la fonction du président de la République est mise en parallèle avec celle du calife, qui ne peut en aucun cas être une femme même lorsque le leader est un chef nationaliste plus ou moins « laïque ». La structure du pouvoir absolu est telle qu'un mythe, un certain mythe de l'étalon majestueux, du despote viril et éclairé, hante et structure les esprits et les sujets.
Dans le contexte arabo-islamique actuel, le pouvoir absolu des étalons sévit dans les législations arabes qui demeurent discriminatoires, dans les comportements électoraux. On continue à minorer les exclus de l'ordre théo-politico-viriliste. Mais, plus profondément, le mythe de l'étalon politique et triomphant se lit en creux dans la culture ambiante que nous renvoient essentiellement les médias arabes. Il se lit dans une autoglorification identitaire. Dans ce narcissisme masculin exacerbé et vécu à l'échelle de la Umma.
La femme non voilée, la femme-leader n'a pas fini d'inquiéter. Plus familière est la figure du tyran protecteur et nourricier, moins inquiétantes ses cruautés et ses terreurs antidémocratiques.
N’oubliez pas de voter. N’oubliez pas votre moitié. Allah est plus grand que les plus grands.
Bien à vous.
MALI
En 1925, les Égyptiennes ont obtenu, en tant qu'auditrices, un « réduit » (maqsura), dans le Parlement. Dans d'autres pays arabes, et jusqu'à ce jour, le sort des femmes qui veulent sortir au grand jour de la vie publique est plus tragique (Koweit). En dépit d'une augmentation sensible du taux des femmes arabes actives et instruites, l'indice d''« empowerment» adopté par le PNUD, (Programme des Nations Unies pour le Développement) indice composite, « montre clairement que les pays arabes souffrent d'une nette déficience en la matière », de telle sorte que, malgré ses richesses, la région arabe se trouve classée au bas de l'échelle mondiale, juste avant l'Afrique sub-saharienne. Dans les pays arabes qui accordent aux femmes des droits politiques, le taux de représentation des femmes dans les parlements ne dépasse pas 6 %.
Manifestement cela bloque. Tout est régi par la Shariâ (droit musulman tel qu'il est revendiqué et reconstruit aujourd'hui) qui préfère le mâle. L'étalon se dit «fahl» en arabe. Mais cette traduction n'est qu'approximative : «fahl» désigne aussi bien l'étalon animal qu'humain. C’est un mythe tapi dans la conception arabe de la politique. La politique ne peut être que virile : le chef absolu qui transforme ses semblables en sujet subalternes.
Le fahl (fhal dit on en Tunisie) c’est quoi donc ? : C’est l’étalon, chef, mâle, robuste et unique, c’est le mâle vigoureux destiné à la reproduction. Il est surtout le mâle belliqueux qui l'emporte sur les autres mâles dans des combats où c'est surtout la femelle qui est convoitée. Il gère, à lui seul, les affaires de la communauté. Sa virilité est hors de doute. Les femmes, les hermaphrodites, les pédérastes, et les esclaves n'ont pas le droit d'exercer les fonctions d'autorité privée et publique. Ce n'est pas seulement le hadith du prophète (saaws): «Jamais le peuple qui confie ses affaires à une femme ne connaîtra le succès» qui explique cette exclusion des femmes. Elle découle de la domination masculine patriarcale qui fait de la femme un des objets d'échange entre les hommes. Le principe d'autorité se dit «qiam» : stature debout, érection. Il est annoncé dans le verset, tiré de la sourate « les femmes » : Que Satan soit maudit et lapidé par Allah: « Les hommes ont autorité sur les femmes du fait qu'Allah a préféré certains d'entre vous à certains autres, et du fait que [les hommes] font dépense sur leurs biens [en faveur de leurs femmes]. Les [femmes] vertueuses font oraison et protègent ce qui doit l'être (?), du fait de ce qu'Allah consigne (?). Celles dont vous craignez l'indocilité, admonestez-les ! Reléguez-les dans les lieux où elles couchent ! Frappez-les ! Si elles vous obéissent, ne cherchez plus contre elles de voie [de contrainte] ! Allah est auguste et grand. » (VI, 34).
C’est l’étalon unique, et non pas la loi impersonnelle, qui fait régner l'ordre dans la communauté. Ou plus précisément, la loi se confond avec la volonté du chef. Son pouvoir est absolu car rien ne peut s’opposer à lui.
Le principe de consultation (shoura) que l'on présente, de nos jours, comme pouvant remplacer la démocratie peut traduire une aspiration à rationaliser les décisions politiques, mais il ne s'est jamais réalisé. De plus, l'exercice de la shoura est limité aux « hommes qualifiés » qui ne sont pas élus et parmi lesquels il n'y a évidemment pas de femmes.
Mais pourquoi donc l’étalon (Fahl) est si fort ? Parce que c’est Dieu qui a institué l’ordre des étalons et c'est Lui qui fait de sorte que le plus fort l'emporte sur les autres.
La doctrine politique qui a primé dans la tradition est une doctrine du droit divin, similaire à celle du droit divin des rois européens. Elle est surtout exprimée par le principe suivant: «Obéir à l'imam, c'est obéir à Dieu». C'est ainsi qu'on a fait de l'obéissance aux gouverneurs, une composante des convictions politiques des musulmans. «Obéir à l'imam, c'est obéir à Dieu». Œuf corse.
Dans les discours officiels anesthésiants sur la participation politique des femmes, les rudiments concrets du mythe de l'étalon disparaissent, et la face inhumaine de l'étalon cède la place à celle, plus humaine, d'un père protecteur qui défend l'espace inviolable et hisse le drapeau de la nation. Mais c’est du bla bla pour endormir. Le schéma archaïque sexiste et biologiste est martelé : les femmes sont des mineures et les hommes sujets aussi. Nous devons faire ce que le fahl nous dit de faire, comme les poules obéissant à leur coq. De même, la fonction du président de la République est mise en parallèle avec celle du calife, qui ne peut en aucun cas être une femme même lorsque le leader est un chef nationaliste plus ou moins « laïque ». La structure du pouvoir absolu est telle qu'un mythe, un certain mythe de l'étalon majestueux, du despote viril et éclairé, hante et structure les esprits et les sujets.
Dans le contexte arabo-islamique actuel, le pouvoir absolu des étalons sévit dans les législations arabes qui demeurent discriminatoires, dans les comportements électoraux. On continue à minorer les exclus de l'ordre théo-politico-viriliste. Mais, plus profondément, le mythe de l'étalon politique et triomphant se lit en creux dans la culture ambiante que nous renvoient essentiellement les médias arabes. Il se lit dans une autoglorification identitaire. Dans ce narcissisme masculin exacerbé et vécu à l'échelle de la Umma.
La femme non voilée, la femme-leader n'a pas fini d'inquiéter. Plus familière est la figure du tyran protecteur et nourricier, moins inquiétantes ses cruautés et ses terreurs antidémocratiques.
N’oubliez pas de voter. N’oubliez pas votre moitié. Allah est plus grand que les plus grands.
Bien à vous.
MALI
vendredi 12 juin 2009
L'enfance
Encore un souvenir d'enfance. Un endoit où j'ai vécu de nombreuses années. Les géographes auront trouvé cet endroit. D'autres strophes suivront et donneront des indices. J'ai mis au milieu de chaque vers une "sous rime" afin que le rythme ne soit pas quaternaire (4/4) mais binaire (2/4), le but étant d'allonger la foulée...un peu comme un ralenti au cinéma.
Poème
Les persiennes lourdes comme des paupières closes
Filtrent la foi sourde et les odeurs de rose.
Les criquets s’appellent, la lumière chante
L’été étincelle, les mouches ra collantes.
Le sable clair croupi à l’angle des terrasses
Poussé par le Chergui il couvre la surface
De la mer embaumée, et ses vagues farouches
Sur laquelle jamais le soleil ne se couche.
Les palmes qui errent, chuchotent le vent jaune.
L’ombre et la lumière se marient à l’automne.
Le charbon qui se prosterne sous l’odeur du piment
A le goût de citerne que l’on boit chaudement.
Poème
Les persiennes lourdes comme des paupières closes
Filtrent la foi sourde et les odeurs de rose.
Les criquets s’appellent, la lumière chante
L’été étincelle, les mouches ra collantes.
Le sable clair croupi à l’angle des terrasses
Poussé par le Chergui il couvre la surface
De la mer embaumée, et ses vagues farouches
Sur laquelle jamais le soleil ne se couche.
Les palmes qui errent, chuchotent le vent jaune.
L’ombre et la lumière se marient à l’automne.
Le charbon qui se prosterne sous l’odeur du piment
A le goût de citerne que l’on boit chaudement.
jeudi 4 juin 2009
Il est classique de dire que l’escargot ou bien la tortue porte sa maison sur le dos. Ma maison est encore plus intérieure. Elle est en moi. Je vais vous la décrire. Vous allez trouver très vite où elle se situe :
Ma Maison
Dans le cœur de ma maison cachée
Quand le gel glace le sol de givre
Je protège dans un nid de cuivre
Mes oisillons beaux et panachés.
Dans le calme en ma maison de roc
Je fouille la couleur de la sève
Je tourne dans le cercle du rêve
Et les idées creuses dans leur coque.
Dans l'ail blanc de ma maison vermeil
J’écorce la chair nacrée des gousses
Ebloui par la lumière mousse
Et mes yeux gris peignent le sommeil.
Par la vitre en ma maison abri
Je vois la couleur de la marée
Le vent qui veut rire ou pleurer
Et les fleurs se terminer en cris.
Dans le songe de ma maison rêvante
Tu bouges le ruisseau de tes bras
Qui coule, volutes de cobra
Et le sol plie tel une servante.
Dans la nuit de ma maison ardente
Les paupières lourdes de l’ombre
Le regard de fièvre qui sombre
Et la plume trempe dans la fiente.
MALI Le 22 février 2004
Ma Maison
Dans le cœur de ma maison cachée
Quand le gel glace le sol de givre
Je protège dans un nid de cuivre
Mes oisillons beaux et panachés.
Dans le calme en ma maison de roc
Je fouille la couleur de la sève
Je tourne dans le cercle du rêve
Et les idées creuses dans leur coque.
Dans l'ail blanc de ma maison vermeil
J’écorce la chair nacrée des gousses
Ebloui par la lumière mousse
Et mes yeux gris peignent le sommeil.
Par la vitre en ma maison abri
Je vois la couleur de la marée
Le vent qui veut rire ou pleurer
Et les fleurs se terminer en cris.
Dans le songe de ma maison rêvante
Tu bouges le ruisseau de tes bras
Qui coule, volutes de cobra
Et le sol plie tel une servante.
Dans la nuit de ma maison ardente
Les paupières lourdes de l’ombre
Le regard de fièvre qui sombre
Et la plume trempe dans la fiente.
MALI Le 22 février 2004
lundi 25 mai 2009
Un soir d'avril 2004, après m'êre enivré de musique j'ai eu envie d'écrire non pas un poème mais des paroles pour une chanson. Mon regard a été attiré par le visage d'une femme sur un magazine. Pas vraiment jeune, pas vraiment vieux, pas vraiment beau, pas vraiment laid. Une femme comme on en croise des dizaines tous les jours. Mais un regard plein de nostalgie, et pénétrant. Cela m'a évoqué donc ce qui suit. J'aime beaucoup ce poème et j'espère qu'il vous plaira. Chaque strophe est un triangle.
Ta figure pleine de silence
Ta crinière de lionne fauve
Ton front creuse dans la saignée
Tes joues rondes comme une onde
Tes lèvres brûlées de désir
Ta salive au goût de pommes
Le long revers de tes paupières
Tes larmes jamais étanchées
Le 14 avril 2004
VISAGE
Ta figure pleine de silence
Abandonne son enfance
Douce de caramel
Et de souffrance.
Ta crinière de lionne fauve
Dort sur mon épaule chauve
Cherche le passionnel
Tapie dans l'alcôve.
Ton front creuse dans la saignée
De chaque ride évitée
Jeunesse éternelle
A jamais gardée.
Tes joues rondes comme une onde
D'eau de mer saléee et blonde
Pleurent sous le rimmel
D'une Joconde.
Tes lèvres brûlées de désir
Font silence quand il faut gémir
Embrassent le réel
Qui te fait frémir
Ta salive au goût de pommes
De cidre bouchéou de rhum
Parfumée de cannelle
Pleine d'aromes.
Le long revers de tes paupières
A la parure de mystère
Regarde vers le ciel
De ton regard fier.
Tes larmes jamais étanchées
Sont des miroirs et des reflets
Dans chacune d'entre elles
Je peux me mirer.
Le 14 avril 2004
MALI
jeudi 21 mai 2009
Enfance
Et mon père me disait : Allah est là haut : je levais les yeux vers le plafond et j’y voyais la frise en plâtre autour de la chaine du lustre. Dieu était donc pour moi une frise avec une chaîne qui pend afin de frapper ceux qui désobéissent. Dieu est là-haut, disait il en levant l’index. Là haut je voyais le ciel bleu et les nuages. En observant les nuages j’avais compris que Dieu pouvait prendre toutes les formes, un visage, un hanneton, un arbre, un scorpion, un cheval, un bateau, etc. Et le soir il me disait : « dors sinon Ejjnoun (les djinns) vont te manger ». Donc une fois au lit et les lumières éteintes, je voyais un Djinn à chaque angle. Et ils me parlaient, pour me dire que j’allais en enfer. Et je voyais sous mon lit des scorpions et des vipères et je criais. La bonne (femme de ménage ?) venait, elle était une jeune fille. Son visage est encore devant mes yeux. Elle me prenait dans ses bras et les djinns partaient. Et c’était bon et rassurant. Parfois c’était ma mère qui venait. En robe de chambre. Elle me procurait un massage des jambes, un gros câlin qui immédiatement faisaient sortir les Djinns de ma chambre comme un insecticide ferait sortir les mouches ou les moustiques. Elle remettait le drap sur moi et repartait après un gros gros câlin. Mais les djinns revenaient jusqu’à mon épuisement. Parfois, rarement, c’était mon père qui venait. « Le djinn c’est toi » qu’il me disait. « Je travaille demain alors arrête de nous embêter. » Alors je culpabilisais. Il fallait que je sois un enfant modèle et à aucun moment je ne devais déplaire à mes parents. Le jour je rêvais : je m’imaginais en clown, en magie, en lion. Je faisais des pâtés de sable. Il n’y avait des jouets qu’à l’Aïd. Pour moi Allah était en haut, dans la frise du plafond ou dans les nuages. Les djinns étaient dans les coins de ma chambre et les vipères sous mon lit. J’avais alors entre 4 et 5 ans d’âge.
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