Le silence,
C’est d’abord le souffle que l’on retient
La parole que l’on retire,
Le dernier souffle de l’agonie.
Le silence
Le silence de celles qui pouffent pour pleurer
De ceux qui mettent des casques pour ne pas gêner
De ceux qui avalent leur salive pour ne pas la cracher.
Le silence
De ceux qui prient
De ceux qui ont faim
De ceux qui hurlent dans leur gorge pour que le son ne sorte pas.
Le silence
Le silence des prisonniers de la vie
De ceux que la vie a emprisonnés
Le silence de ceux pour qui le vent parle
Le silence de ceux qui parlent au vent.
Le silence
Le silence de celles qui accouchent sans hurler
De ceux qui meurent sans crier
Le silence des fleurs et des tombes
Celui que l’on crie quand on se noye dans une eau profonde.
Le silence
Le silence de ceux qui tombent sans geindre
De ceux qui souffrent sans se plaindre
Le silence du crabe qui avance et qui gagne à tout coup.
Le silence de la mort tout à coup.
Le silence
Le silence de dieux et de ses alcôves
Le silence de ceux qui coulent de morve
De celles qui se font lapider, de ceux qu’on nobelise.
De ceux qui attendent qu’on les détruise.
Le silence
Le silence du noble qui se méprise
Le silence de la pierre que l’on serti
Le silence de l’esclave asservi
Le silence du journal qu’on lit
Le silence du linceul qui couvrit.
Dieux mettez un peu de bruit dans nos vies !
Chuttt. Taisez-vous.
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